« An gantaxa an daga dingiran tu, yille katti an giri dingira», traduction littérale : « Lorsque tu ne sais pas où tu vas, regarde d’où tu viens ».
La meilleure connaissance, est sans aucun doute celle de soi, me dis-je. L’Homme dans sa quête d’ici- bas, peut-il s’épanouir convenablement sans une certaine estime, connaissance de soi même ou une certaine conscience de ses valeurs puissent-elles paraître anodines sous ses yeux ?
L’objectif n’étant pas de donner une description exhaustive de la représentation des soninkés, la tentation serait de décrire tant soit peu, leur origine, leur nom et les caractéristiques principales qui définissent cette peuplade.
Les sources de l’histoire des soninkés sont de nature diverse.
Les légendes, les chroniqueurs arabes, tous se sont déployés pour sortir cette ethnie de la « nuit des temps ».
Les soninkés seraient les descendants de la plus ancienne empire des actuelles républiques du Mali et de la Mauritanie.
Le mot soninké désigne pour des traditionnistes, le peuple ou l’habitant qui parle cette langue. Il désignera également les habitants de Sosso car certaines traditions sont unanimes sur l’appartenance du roi de Sosso Soumangourou kanté à l’ethnie soninké.
Dans d’autres versions, on parle d’une ville qui répond au nom de Sonna et qui serait la première ville des sonankés avant la fondation de Koumbi, Capitale de Wagadu.
Les soninkés sont une composante de la population mauritanienne appartenant au grand groupe mandé et jouent un rôle important dans la dynamique de développement du pays. Ils vivent sur la vallée du fleuve, plus particulièrement dans la région de Guidimakha et Gorgol. Ils sont, sans nul doute les plus grands cultivateurs de la Mauritanie et ont une forte présence en Afrique de l’ouest notamment au Sénégal, Mali, Gambie…On les trouve un peu partout ailleurs, en France, côte d’ivoire, Guinée car ils étaient en général des cultivateurs sahéliens musulmans qui ne répugnent pas à voyager.
Leur population est estimée à plus de 300000 aujourd’hui repartie entre le Mali, le Sénégal, la Gambie, France….. Ils restent d’ailleurs majoritaires dans la population ouest africaine en France en termes de démographie. Leur religion est l’islam.
Appelés Sarakolés par les Wolofs, Marakas par les Bambaras, Wangara par les Malinkés, Wakoré par les Sonrhaïs, les soninkés constituent une ethnie qui a des caractéristiques spécifiques et des modes de vie propres.
Selon l’historien soninké Habibou Yafa de Gadiaga, les soninkés seraient les descendants de NOUHA. Hérités de l’un de ses trois fils nommé Samu d’où le nom souwaheli qui serait aux temps anciens le nom et la langue des soninkés.
Sur le plan organisationnel, les soninkés se reposaient principalement sur la famille. La famille pour eux est l’image et la lumière d’une société, elle est sacrée. Toute bonne société selon l’entendement soninké, est constituée des bonnes familles. Ils sont caractérisés par leur générosité, sincérité et leur humanisme. Il faut cependant souligner que le phénomène de la mondialisation a contribué à la réorganisation de certains aspects de la vie des soninkés.
Samba Doulo Fofana