En Mauritanie, l’accord obtenu il y une semaine entre le ministre de l’Intérieur et l’opposition, pour intégrer des opposants au sein de la Commission électorale, a volé en éclat. Le pays est dans une nouvelle impasse à moins de trois semaines du début de la campagne en vue de la présidentielle du 22 juin 2019.
Depuis la semaine dernière, l’opposition a trois sièges à remplir au sein du comité des sages de la Céni, qui comprend 11 membres. Sur les trois noms proposés par l’opposition, le ministre de l’Intérieur en a récusé un : celui d’Ahmedou Wedia, le délégué de Tawassoul.
Le parti islamiste, principale force parlementaire de l’opposition, maintient néanmoins cette candidature, comme l’explique Saleck Sidi Mahmoud, vice-président du parti : « On ne doit pas choisir pour nous. Venir à Tawassoul, leur dire choisissez-nous tel élément, évitez tel élément, c’est la cuisine interne de Tawassoul. C’est inadmissible. »
« Une rupture »
Le vice-président de Tawassoul énumère les critères qui ont guidé le choix de leur représentant avant de déplorer l’absence de consensus entre le pouvoir et l’opposition autour de la Céni : « On ne veut donner que des éléments non corruptibles, des éléments capables de défendre le droit de l’opposition, le droit du citoyen mauritanien d’avoir des élections transparentes et libres. Il y a un nouveau blocage ou peut-être une rupture. »
Le ministre mauritanien de l’Intérieur a suggéré à Tawassoul de remplacer Ahmedou Wedia par une femme, dans un souci d’équilibre des genres. Un prétexte, selon les islamistes, qui ont rejeté cette proposition.
RFI