La Fondation « Traducteurs professionnels mauritaniens » a organisé, jeudi ; au siège de la Région de Nouakchott, une cérémonie de clôture d'un stage de formation, dispensé en collaboration avec l'organisation « Rama » pour les services sociaux, en langue des signes, au profit de 20 jeunes sur les bases du langage gestuel : écriture, expression orale et modes de communication des sourds avec la société et facilitation de leur accès à la vie professionnelle en deux mois.
La session vise à diffuser la culture de la langue des signes dans la société, à briser la barrière entre la communauté des sourds et à combler l'énorme déficit d'interprètes en langage gestuel en Mauritanie.
La formation dans le domaine de la langue des signes poussera de nombreux jeunes à participer activement à son développement et contribuera par conséquent à réduire le chômage des jeunes, a affirmé à cette occasion, le président de la Fondation Lemrabott Issa Baba.
Il a dit qu’ils sont au nombre de 1 878 jeunes des deux sexes ayant bénéficié du programme professionnel annuel gratuit lancé par la Fondation et ciblant les jeunes et dont les composantes sont entre autres les langues vivantes, le langage gestuel, la gestion, l’administration et le suivi des Petites et Moyennes Entreprises (PME).
« La formation professionnelle et l'investissement dans le capital humain sont le principal moteur du développement et de la promotion de la société et de la nation, d’où les efforts déployés par la Fondation afin de les matérialiser à travers des ateliers professionnels gratuits visant les jeunes », a-t-il dit.
La responsable de l'organisation "Rama" pour les services sociaux, Mme Lalla Kaber a cité quant à elle, parmi les objectifs prioritaires visés par son organisation, la formation, l'emploi des personnes sourdes et leur intégration dans la vie publique.
« Les obstacles auxquels se heurte l'intégration des personnes sourdes dans la société sont principalement le manque de personnes connaissant la langue des signes, que l'organisation s’attèle à surmonter à travers cette session », a-t-elle ajouté, affirmant, que le handicap, quelque soit sa nature, ne peut empêcher la créativité et l'excellence, comme l’avaient prouvé les sourds à travers leur créativité, a-t-elle dit.
Le président de la Fédération Mauritanienne des Personnes Handicapées, M. Lahbous Ould El-Eid, a salué pour sa part le rôle joué par Rama pour les Services Sociaux à travers l’organisation de formations visant l'insertion des jeunes handicapés dans la vie active afin de renforcer le rôle joué par le gouvernement dans ce domaine.
« Le décret sur l'emploi des personnes handicapées dans la fonction publique est toujours limité à 5% sur vingt de chaque catégorie , ce qui leur permet d'accéder à l'Ecole Nationale d'Administration, de Journalisme et de la Magistrature (ENAJM), », a-t-il précisé, disant à propos du secteur privé, qu’il n’a pas classifié le décret sur le travail de cette catégorie.
Le porte-parole du groupe des jeunes formés, M. Ahmed Ould Boubacar Ciré, a loué pour sa part, les présentations et les conférences au programme de la session, affirmant que les cours dispensés leur avaient permis de comprendre de nombreux contenus liés à la langue des sourds et de sensibiliser la société sur l’interaction avec cette catégorie, disant que les personnes non sourdes souhaitent suivre des cours spécialisés en langage gestuel afin de réduire le fossé entre cette population et la société.
La cérémonie de clôture de la session a été marquée par la distribution d’attestations aux participants, l’organisation d'une exposition de dessins et de travaux manuels pour les sourds.