Un enregistrement sonore de 24 minutes d’Abou Bakr Al-Baghdadi, chef de l’organisation Etat islamique (EI), a été diffusé samedi 26 décembre, sur les réseaux Twitter etTelegram et par les réseaux de propagande djihadistes, et a été authentifié par le site de surveillance des réseaux djihadistes SITE.
Il s’agit du premier message depuis le mois de mai du plus haut responsable de l’EI, qui n’est plus apparu en public en plus d’un an et demi. Dans cet enregistrement, il critique longuement la coalition de 34 pays musulmans dont la création a été annoncée par l’Arabie saoudite le 15 décembre pour « combattre le terrorisme ».
« Si c’était une coalition islamique, elle se serait émancipée de ses seigneurs juifs et croisés et aurait fait de la mort des juifs et de la libération de la Palestine son objectif ».
Revers militaires en Irak et en Syrie
La diffusion de ce message intervient alors que l’EI, qui a contrôlé de vastes territoires en Irak et en Syrie, subit une pression militaire croissante. En plus des bombardements menés par la coalition mise en place par les Etats-Unis et par les Russes, qui soutiennent le régime de Damas, les djihadistes font face, sur le terrain, à une alliance de combattants kurdes et arabes.
Abou Bakr Al-Baghdadi assure que ces attaques n’ont pas affaibli l’EI. « Notre Etat se porte bien. Plus la guerre s’intensifie contre lui, plus il devient pur et résistant », dit-il, moquant les Américains « qui n’osent pas » déployer des soldats. Il a également menacé d’attaquer Israël, affirmant que l’EI « ne l’avait pas oublié ».
Cette assurance ne peut cacher le fait que l’EI connaît des revers militaires depuis plusieurs mois, perdant du territoire et des hauts responsables dans des bombardements. Après la perte de la ville syrienne de Sinjar, c’est la ville irakienne de Ramadi qui est en passe d’être reconquise par l’armée irakienne.
Samedi, l’EI a perdu le contrôle d’un barrage stratégique sur l’Euphrate, à seulement 22 km de Rakka, sa « capitale » en Syrie. Le but, là encore, est de couper leurs lignes d’approvisionnement.
Mais même affaiblis, les djihadistes restent capables de mener des attaques d’envergure : jeudi, un triple attentat au camion piégé a fait entre 50 et 60 morts dans la ville syrienne de Tel Tamer, dans le nord-est du pays sous contrôle kurde.
Le Monde