Plusieurs années après l’arrestation et l’extradition vers la Libye d’Abdallah Senoussi, ex-chef tout puissant des services spéciaux de Kadhafi, cette affaires continue à susciter une controverse quant aux conditions entourant cette opération.
Décidemment, l’affaire Senoussi est loin d’être tombée dans l’oubli. L’extradition de l’homme fort du régime de Kadhafi suscite toujours des débats en Mauritanie où une frange de l’opposition a toujours soutenu que celle-ci n’a été obtenue qu’en contrepartie d’un versement d’une importante somme d’argent.
La dernière en date est la sortie, lundi 7 mars, de Salah Ould Hanana, qui assure actuellement la présidence tournante du Forum national pour l’unité et la démocratie (FNUD), un collectif composé de partis politiques de l’opposition, des organisations de la société civile (OSC), des centrales syndicales et de personnalités indépendantes, exigeant la restitution au peuple libyen d’une somme de 50 milliards d’ouguiyas, versée à la Mauritanie par les tombeurs de Kadhafi.
Le président du FNDU invite le pouvoir mauritanien à se laver des accusations du député libyen Abdel Vettah Bourwagh Chellaoui qui a relaté cet épisode dans un livre titré : «Les secrets sous la coupole du parlement».
Le parlementaire cite les propos d’un ancien Premier ministre, Aderahmane El Kib, qui répondant à une question devant le parlement, alléguait du versement de l’enveloppe de 50 milliards d’ouguiyas à la Mauritanie pour obtenir l'extradition de Senoussi en Libye.
Prenant au sérieux les propos du parlementaire, l’opposant mauritanien a ajouté que «l’argent, fruit d’une honteuse transaction commerciale, doit être restitué au peuple libyen» qui en a tant besoin aujourd’hui.
Pour rappel, Abdallah Senoussi, qui croupit actuellement dans une prison libyenne, a été arrêté en mars 2012 à l’Aéroport de Nouakchott, alors qu’il voyageait avec un passeport malien sous le couvert d’une identité d’emprunt.