Après plus de deux ans de trêve sociale, les travailleurs de la Mine de Tasiast menacent d’aller en grève illimitée à partir du 24 du mois courant si leurs revendications ne sont pas satisfaites à l'échéance indiquée.
Les principales revendications des salariés sont, entre autres, la suppression du travail dissimilé par sous-traitance, la mise en place d’une politique de logement social au profit des travailleurs de l’entreprise, l’ouverture de deux économats dont l’une à Nouakchott et l’autre à Nouadhibou, la révision à la hausse du taux de l’ITS pris en charge par l’employeur, l’extension de la prise en charge de l’assurance maladie aux parents de l’employé et la mise en place d’un régime de retraite complémentaire, la révision des taux de majoration des heures supplémentaires, l’instauration d’une prime d’astreinte au profit des cadres, l’application du plan de mauritanisation des emplois et le respect de la loi fixant les conditions d’emploi de la main d’œuvre étrangère.
Le mouvement de protestation intervient en réponse au refus de la direction de la filiale locale du géant minier Kinross Gold d’honorer ses propres engagements.
En effet, la direction de l’entreprise avait suggéré que les négociations autour des doléances contenues dans la plate-forme revendicative présentée, le 15/07/2015, par les délégués du personnel soient engagées lors de la conclusion de la nouvelle convention collective d’entreprise.
Mais, la direction semble vouloir revenir sur son engagement. Car depuis le lancement, en février dernier, des négociations sur la nouvelle convention collective d’établissement, le management a constamment refusé d’inscrire les revendications des travailleurs sur l’ordre du jour de ces négociations, arguant du fait que lesdites négociations portent exclusivement sur les trois points présentés par l’employeur.
Cette attitude a provoqué l’ire des travailleurs qui y voient une atteinte à leur droit sacro-saint de négocier librement avec l’employeur, un droit qui est un élément essentiel de la liberté d’association.
Il va sans dire que toute négociation qui se déroule librement et de bonne foi permettra aux parties de conclure des conventions collectives mutuellement acceptables et si aucun accord n'est possible, on peut toujours faire appel à diverses procédures de règlement des différends telles que la conciliation, la médiation et l’arbitrage.
Mais, il paraît peu vraisemblable que la direction de l’entreprise minière soit disposée à s’engager dans de véritables négociations avec les représentants des employés, car son seul objectif est d’imposer son agenda.
Quant aux travailleurs, bien qu’ils montrent toujours leur disponibilité à négocier de bonne fois, ils ont mis en garde la direction de l’entreprise contre toute velléité de remise en cause de leurs droits acquis qu’ils jugent intouchables.
La sagesse des uns et des autres réussira-t-elle à sauver ce qui peut l’être ?
Wait and see !