Par RFI- En Mauritanie, la colère des militants de l'Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une association de défense des droits de l'homme qui lutte notamment contre l'esclavagisme des populations noires dans le pays. L'IRA a souhaité organiser une manifestation ce lundi, mais le rassemblement n'a pas été autorisé.
Ils étaient plusieurs dizaines de militants, selon l'IRA, à avoir répondu à l'appel. Présents, mais empêchés de manifester, selon Brahim Ould Bilal, vice-président de l'IRA : « La manifestation a été empêchée. Ils ont utilisé les matraques, ils ont utilisé le gaz lacrymogène pour empêcher la marche ».
La marche prévue s’est finalement transformée en sit-in en soutien à treize militants de l'IRA arrêtés en juin dernier puis condamnés à des peines allant de trois à quinze années de prison. Ils ont été condamnés pour l'organisation de violences anti-policières lors du démantèlement d'un bidonville de Nouakchott. Mais tous continuent de clamer leur innocence.
En vain, les treize détenus ont même été déplacés de la prison de Nouakchott à celle de Zouerat, à plus de 700 kilomètres de la capitale. « Nous demandons très rapidement la libération de nos camarades. Nous demandons bien sûr la révision de ces peines qui sont extrêmement lourdes et nous demandons à ce que l’on ramène les militants à Nouakchott. Ils sont à 700 kilomètres vers le nord, ils ne peuvent plus recevoir les avocats, ils ne peuvent plus recevoir de famille », s’alarme Brahim Ould Bilal.
L'IRA demande également à la communauté internationale et aux ambassades présentes dans le pays de s'impliquer. Sollicitées par RFI, les autorités mauritaniennes n'ont pas souhaité s'exprimer.