Lors du très attendu débat sur les amendements constitutionnels, les discussions sont sorties de l’ordinaire. Elles n’ont pas concerné que les « oppositions » sur le pour et le contre de ces amendements qui touchent, entre autres propositions du gouvernement, la suppression du sénat (et son remplacement par des conseils régionaux), la réécriture de l’hymne national et l’ajout de deux bandes rouges au drapeau.
Des députés ont pris ces débats comme prétexte pour mettre en avant des idées inhérentes à leur parti (c’est le cas de l’AJD/MR) ou plus largement à une des communautés nationales qui s’estime lésée dans un partage du pouvoir qu’elle est la seule à poser comme l’un des problèmes en Mauritanie.
Cette question récurrente depuis que la Mauritanie existe en tant que pays indépendant, a été évoquée d’abord le député et ancien ministre Kane Moustapha s’est offusqué qu’au sein de l’armée s’adjuge tous les postes de commandement !
Il reprenait, en fait, une vieille rengaine qui met en avant les velléités qui ne sont de l’intérêt de personne, surtout quand, dans l’autre camp, le député Mahfoud Ould Jiyid accuse ses deux collègues de vouloir, consciemment ou pas, envenimer la situation des rapports intercommunautaires en Mauritanie.
L a foire des empoignades verbales, loin de l’ordre du jour de l’assemblée nationale, allait prendre une autre tournure quand la députée Sawdatou Wane interrompt Ould Jiyid et dénonce « le racisme des députés » ! Donnant libre cours à une propédeutique bien connue parce qu’à la base du discours cher à son parti, la députée de l’AJD/MR dit ne pas se reconnaître dans la langue arabe « qu’on cherche à imposer aux Négro-mauritaniens !
Il est évident que ce genre d’oppositions ayant trait aux fondamentaux de la République (l’unité nationale, la cohésion sociale, les libertés publiques, etc) ne doivent pas ternir l’image d’un parlement où les élus sont censés être les garants de l’orthodoxie en matière des lois et de leur application. Censés surtout donner l’exemple, en actes concrets.
L’intervention de Fatma Mint Ely Mahmoud, député de Kobenni, sonnait comme un rappel à l’ordre adressé à ses collègues pour relever le débat au sein de l’Assemblée.
Ce « bon usage » du statut d’élu du peuple, et de citoyen responsable tout court, s’est reflété, à maintes occasions, dans les actes et les paroles de la députée. Dans un tweet prémonitoire, elle disait que tout concoure à nous unir alors que rien ne nous divise. Son credo a toujours été que la Mauritanie est au-dessus de tout !
Et, de par ses engagements dans le social et l’humanitaire, elle est fréquemment au milieu de ces communautés ! Parce que dans la circonscription dont Mint Ely Mahmoud est député, Allah a fait que les différentes composantes nationales vivent en symbiose, loin de ces tiraillements et du tintamarre que provoquent de temps en temps les marchands d’illusions et de la cause des victimes des aléas de l’histoire.