Le président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, a promis que les amendements à la Constitution soumis samedi à référendum allaient apporter la "paix, la sécurité, la stabilité et le développement" aux Mauritaniens, raillant l'opposition qui a appelé au boycott de la consultation.
Après avoir déposé son bulletin dans un bureau de vote de la capitale Nouakchott, M. Ould Abdel Aziz, l'ancien général élu en 2009 puis réélu en 2014 pour cinq ans, après être arrivé au pouvoir par un coup d'Etat en 2008, a également prédit que le résultat du référendum serait "largement en faveur" des amendements proposés par son régime.
Alors qu'une partie de l'opposition le soupçonne de vouloir aller au-delà de son second mandat (le dernier selon les règles constitutionnelles actuelles), le président a laissé entendre que les modifications de la loi fondamentale soumises au vote de quelque 1,4 million d'électeurs, qui comprennent notamment la suppression du Sénat, ne seraient probablement pas les dernières.
"Dans deux ans, voire dix ans, d'autres amendements peuvent intervenir pour adapter notre Constitution à nos réalités", a-t-il déclaré à sa sortie du bureau de vote, sans donner plus de précisions.
M. Ould Abdel Aziz a aussi relativisé l'importance de l'opposition dite radicale, qui a appelé au boycott du référendum, estimant qu'il ne s'agissait que d'une "infime partie de l'opposition, en état de déliquescence, qui n'existe que sur le papier ou sur les réseaux sociaux".
L'opposition radicale, regroupée au sein d'une alliance, avait accusé vendredi le pouvoir de "préparer une fraude à grande échelle" et averti que des violences pourraient éclater.
L'unique parti de l'opposition appelant à voter non, la Convergence démocratique nationale (CDN) a dénoncé une "campagne inégalitaire", le oui bénéficiant de la quasi-totalité du temps d'antenne officiel. Toutes les autres formations en campagne, de la majorité ou de l'opposition modérée, appellent à voter oui.
Elaborée en 2016 lors d'un dialogue entre le pouvoir et l'opposition dite modérée, cette révision porte sur le remplacement du Sénat par des Conseils régionaux élus et sur la suppression du médiateur de la République et du Haut conseil islamique.
Elle prévoit également une modification du drapeau national, auquel seraient ajoutées deux bandes rouges pour "valoriser le sacrifice des martyrs" de la résistance à la colonisation française qui s'est achevée en 1960.
En mars, la révision a été adoptée par l'Assemblée nationale mais rejetée par le Sénat. Le président a passé outre en convoquant dans la foulée un référendum
source:africatime