Des militants antiesclavagistes américains ont été refoulés de Mauritanie vendredi après leur arrivée à l'aéroport de Nouakchott, a-t-on appris auprès d'une ONG antiesclavagiste mauritanienne et de l'ambassade des Etats-Unis.
Les autorités mauritaniennes ont refusé d'octroyer des visas d'entrée en Mauritanie à une douzaine de militants abolitionnistes américains à leur arrivée dans la capitale mauritanienne, a affirmé à l'AFP Sneiba El Kory, un responsable de SOS Esclaves, une organisation antiesclavagiste mauritanienne.
Les visas d'entrée sur le territoire mauritanien devaient être délivrés à l'aéroport de Nouakchott.
L'esclavage a officiellement été aboli en 1981 en Mauritanie, mais certaines pratiques d'asservissement perdurent dans ce pays.
Les militants antiesclavagistes américains sont repartis de Nouakchott vendredi soir à bord d'un vol d'une compagnie européenne, après avoir attendu pendant plusieurs heures à l'aéroport, a indiqué à l'AFP une source de sécurité mauritanienne, sans plus de détail.
"Le gouvernement américain est déçu et préoccupé par la décision de refus d'entrée sur le territoire de Mauritanie essuyée par la délégation d’abolitionnistes" américains, a déclaré l'ambassade des Etats-Unis dans un communiqué publié vendredi soir.
Les autorités mauritaniennes n'avaient pas réagi vendredi soir.
"Ce refus d'octroi de visa confirme que le gouvernement mauritanien a des choses à cacher en matière d'esclavage", a déclaré le vice-président de SOS Esclaves, Ahmed Ould Weddia.
Les militants antiesclavagistes américains devaient séjourner du 8 au 15 septembre en Mauritanie dans le cadre d'un voyage organisé par un institut abolitionniste basé à Chicago et par le mouvement Arc-en-ciel (Rainbow/PUSH Coalition) du pasteur Jesse Jackson, un des principaux responsables de la communauté noire aux Etats-Unis.
Ce séjour visait à "renforcer le partenariat entre les leaders américains et mauritaniens qui travaillent pour mettre fin à l'esclavage et d'en savoir plus sur les efforts courageux des autorités mauritaniennes pour éradiquer l'esclavage et ses séquelles", affirmait l'institut basé à Chicago dans un communiqué publié jeudi.
Les militants antiesclavagistes américains devaient rencontrer durant leur séjour en Mauritanie des responsables mauritaniens et de l'ambassade des Etats-Unis à Nouakchott et des représentants de la société civile mauritanienne.
La persistance de pratiques d'asservissement en Mauritanie est dénoncée avec véhémence par les ONG.
La situation a néanmoins évolué récemment, avec l'adoption en août 2015 d'une nouvelle loi faisant de l'esclavage un "crime contre l'humanité" réprimé par des peines allant jusqu'à 20 ans de prison, contre cinq à dix ans auparavant.
Source:africatime.com