Il ne se passe pas une nuit sans qu’un nombre important de véhicules soient volés dans la capitale mauritanienne Nouakchott. Un véritable cauchemar aussi bien pour les automobilistes que pour les services de sécurité.
Les victimes de ce phénomène sont souvent les propriétaires de véhicules légers, notamment de la marque Mercedes, utilisée par l’écrasante majorité des transporteurs urbains et de la classe moyenne en Mauritanie.
Ce type de véhicules est particulièrement vulnérable car son système de verrouillage des portières et de démarrage du moteur peut être facilement bricolé, explique Jibril Ould Houssein, taximan de son état.
Des bandes particulières sont spécialisées dans le vol de voitures et disposent, à cet effet, de techniques performantes et de matériel adapté pour les cambrioler, souligne-t-il.
Les voitures volées suivent généralement trois cas de figure. Le premier, et c’est le plus fréquent, consiste à les réutiliser par la même bande pour transporter des effets volés lors du cambriolage de maisons, de commerces ou de stations essences.
Après l’accomplissement du forfait, elles sont abandonnées à un coin de rue, souvent en panne sèche ou démunies de certaines de leurs pièces (batterie, démarreur, radiateur etc..).
Pour le deuxième cas de figure, le véhicule volé est « égorgé », c'est-à-dire (dans le jargon local), démonté pièce par pièce et vendu au marché noir.
Quant au troisième scenario, le véhicule est purement et simplement rénové, avec une couleur différente, et, probablement, une immatriculation différente, ce qui facilite sa vente et, partant, sa disparition à jamais.
Et c’est cette dernière option que redoutent les automobilistes qui n’hésitent pas à montrer du doigt le laxisme des services de sécurité face à ce fléau.
Selon Hamahoullah Ould Sidiya, un commerçant ayant déjà vécu une amère expérience dans ce domaine, il arrive fréquemment que des véhicules volés et déclarés aux services de sécurité passent sereinement par des points de contrôle en plein jour sans être inquiétés.
Toutefois, pour les responsables de la sécurité, une grande part de la responsabilité dans la difficulté d’appréhender ce problème incombe aux automobilistes eux-mêmes.
« Il est quasiment impossible de vérifier la propriété des véhicules car ces derniers passent de main en main plusieurs fois sans jamais mettre à jour leur carte grise », a expliqué un policier sous couvert de l’anonymat.
En attendant, les automobilistes ne disposant pas de garages dans leurs maisons se rabattent sur la garde proposée par des veilleurs de nuit ou des astuces de sécurité à installer sur les organes de conduite du véhicule (volant, accélérateur, etc..).
Mais là aussi, la solution est très limitée puisque les veilleurs de nuit dorment parfois ou fuient tout simplement devant des bandes déterminées et dotées d’armes blanches et que les astuces en question arrivent à être déjouées.
Source: cridem.org via Le calame