En Mauritanie, le gouvernement durcit la loi sur les partis politiques. A l'issue de sa dernière réunion hebdomadaire, le Conseil des ministres a pris un nouveau décret qui ouvre la voie à la dissolution des partis sous représentés à l'échelle nationale et régionale.
La loi régissant les partis politiques en Mauritanie date de 1991, l'année de l'instauration du multipartisme dans le pays. Elle a connu ses premières modifications en 2012, mais celles-ci n'ont jamais été appliquées.
Le ministre de l'Intérieur, Ahmadou Ould Abdallah, énumère les nouvelles dispositions : « Un parti politique qui participe deux fois de suite à une élection municipale sans atteindre un pour cent des suffrages exprimés sera dissous. En cas de non-participation deux fois consécutive à un scrutin local, le parti politique sera aussi dissous ».
La Mauritanie compte 104 partis politiques. C'est beaucoup pour un pays de moins de quatre millions d'habitants, selon Ladji Rraoré secrétaire général de l'alliance populaire progressiste opposition parlementaire : « 140 partis pour un pays de quatre millions d’habitants, c’est un peu exagéré. Ils pensent que les partis politiques, c’est un peu comme des boutiques. Si on veut crédibiliser la démocratie, il faut que les partis soient représentatifs ».
Si certains partis se félicitent de cette décision, c'est loin d'être le cas de tous. L'Union des forces du progrès, qui assure actuellement la présidence de la coalition d'opposition du FNDU, regrette une décision « unilatérale et arbitraire », prise sans concertation avec la classe politique. « Quatre-vingts partis risquent d'être dissous », selon l'UFP.
Les nouvelles modifications de la loi sur les partis politiques interviennent à moins de trois mois des élections législatives et municipales.
RFI