Le chef d’état-major adjoint prend la direction de la force conjointe antiterroriste dans la région. Portrait d’un militaire exigeant, au sens politique aiguisé.
Le général mauritanien Hanana Sidi Hanana, dit Hanana Ould Sidi, qui remplace le général malien Didier Dacko à la tête de la force conjointe G5 Sahel, ne paie pas de mine. On imagine mal que le chef d’état-major adjoint des armées mauritaniennes, petit de taille et d’apparence souriante, soit la cheville ouvrière de toutes les opérations militaires de son pays.
Et pourtant : l’homme supervise aussi bien l’envoi d’un troisième bataillon en République centrafricaine, où l’ONU ne tarit pas d’éloge sur l’efficacité des Mauritaniens, que le recrutement en cours des hommes nécessaires pour la participation de la Mauritanie aux opérations militaires dans le reste du Sahel. C’est encore lui qui donne à la chasse aérienne l’ordre de tirer sur les trafiquants de drogue qui tentent de traverser l’extrême nord du pays, « mais sans les tuer, pour qu’ils puissent répéter ensuite qu’on ne passe pas en Mauritanie », explique-t-il.
Le général Sidi, né le 31 décembre 1956 à Bassiknou (Sud-Est), est le fils du chef des Oulad Daoud, une tribu guerrière à cheval sur la frontière mauritano-malienne. À 22 ans, il s’engage dans l’armée, qui l’envoie comme élève officier à Meknès, au Maroc. Et après avoir commandé plusieurs régions militaires, il gravit les échelons un à un : aide de camp du chef de l’État en 2003, directeur général de la sécurité extérieure et de la documentation en 2005, puis inspecteur général des forces armées de 2009 à 2013, année où il est nommé chef d’état-major adjoint.
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