Le Président du Parlement appelle les ministres à respecter les députés ....Discours | L'Information

Le Président du Parlement appelle les ministres à respecter les députés ....Discours

ven, 02/01/2019 - 16:55

La première session parlementaire ordinaire 2018 – 2019 a été clôturée jeudi soir, 31 janvier dernier à Nouakchott au niveau de l’Assemblée nationale.

La cérémonie de clôture a été marquée par un discours prononcé par le président de l’Assemblée nationale, M. Cheikh Ould Baya dans lequel il a souligné que cette session a été consacrée à l’adoption de nombre de textes dont le projet de loi de finance rectificative pour l’exercice 2018 et celui de la loi de finance initiale pour l’année 2019 en plus des projets de lois de règlements des exercices 2016 et 2017.

Au plan économique, dit-il, nous avons adopté des textes de lois dont l’impact bénéfique profitera à notre pays. Parmi les plus importants de ces textes de lois figure le projet qui traduit fidèlement la volonté commune de notre pays et celle de son voisin le Sénégal d’étendre l’exploitation des réserves du Champ Grand Tortue Ahmeyim dans le cadre des appartenances communes découlant des relations historiques, géographiques et de bon voisinage que viennent renforcer les ressources que nous partageons, aujourd’hui.

Voici le texte intégral de ce discours :

« Mes collègues députés,

Mesdames, Messieurs

Nous voici arrivés au terme de notre première session ordinaire 2018-2019, première du genre au niveau de l’actuelle législature.

Cette session a englobé, en plus de la discussion et l’adoption du projet de loi des fiances initiale 2019, l’adoption par notre auguste chambre de nombre de textes auxquels vous avez consacré le temps et l’effort requis, que ce soit à travers l’étude approfondie en commissions ou par la discussion et le vote en plénières.

Dans le domaine budgétaire, nous avons adopté le projet de loi des finances rectificatives pour l’année 2018 en plus des deux projets portant règlement définitif des budgets 2016 et 2017 et d’un texte de loi qui contribuera, sans doute, à développer le système comptable de la Banque Centrale de Mauritanie et à renforcer son autonomie.

Au plan économique, nous avons adopté des textes de lois dont l’impact bénéfique profitera à notre pays. Parmi les plus importants de ces textes de lois figure le projet qui traduit fidèlement la volonté commune de notre pays et celle de son voisin le Sénégal d’étendre l’exploitation des réserves du Grand Champ Tortue Ahmeyim dans le cadre des appartenances communes découlant des relations historiques, géographiques et de bon voisinage que viennent renforcer les ressources que nous partageons en commun, aujourd’hui.

Nous avons également adopté des conventions qui reflètent -on ne peut plus clair- le volume et l’efficience de la présence diplomatique accrue de notre pays sur l’échiquier international, présence parvenue ces dernières années à un niveau inégalé constituant ainsi un motif de fierté pour nous tous.

Au cours de cette session, le travail parlementaire s’est hissé à son apogée à travers la mise en application de l’article 42 nouveau de la constitution qui constitue un progrès remarquable de notre arsenal juridique et un encrage certain de nos pratiques démocratiques.

C’est ainsi que notre auguste chambre a donné sa confiance au gouvernement qui a été nommé sur la base du programme dont elle a engagé la responsabilité.

Collègues députés

Mesdames, Messieurs

Tout en vous remerciant pour cet effort important, dont je me félicite, je souhaite plein succès à tous dans l’accomplissement de la mission qui nous a été confiée par le peuple pour promouvoir l’action de notre institution et sauvegarder nos traditions parlementaires.

Messieurs les ministres, collègues députés

Mesdames messieurs

La diplomatie parlementaire n’a pas été absente de nos activités dans la mesure où nous avons reçu nombre de délégations parlementaires étrangères et représentants de missions diplomatiques accrédités auprès de notre pays. Tout comme nous avons participé, de façon remarquable, aux assises de conférences parlementaires régionales et internationales.

Collègues députés

Vous savez sans doute que la démocratie est fondamentalement une culture, des pratiques, des accumulations, une reconnaissance de l’autre et une capacité à rapprocher les points de vue et à gérer les différences.

Il vous appartient de consentir des efforts -en tant qu’élus et personnalités de références influentes- afin de contribuer à asseoir la culture de la paix et de la concorde entre toutes les composantes de notre société. En effet, combien d’Etats, forts militairement et économiquement par rapport à notre jeune Etat se sont effondrés et ont échoué en raison de la détérioration de la paix civile à cause des illusions consécutives à réaliser la paix dans toute sa plénitude sans passer par les premières étapes nécessaires.

Vous devez jouer un rôle important dans la diffusion de la culture démocratique au sein de la société et promouvoir les valeurs de fraternité, de tolérance ainsi que l’acceptation de l’autre ; valeurs -du reste- prônées par notre sainte religion et dont le respect a permis la cohabitation des mauritaniens à travers les siècles ; ce qui confirme que les concepts et comportements de la haine, de la violence et de l’extrémisme sont demeurés étrangers à notre société à travers son histoire. Ces agissements ne sont pas acceptés aujourd’hui étant entendu qu’il n’ y a de place que pour la fraternité, la cohésion et la solidarité.

Messieurs les députés

La mission dont nous a investi le peuple est une mission noble qui a pour vocation de servir le peuple en posant ses problèmes, à travers le travail législatif et le contrôle de l’action gouvernementale, conformément aux attributions que nous confèrent les lois ; mission qui demeure au dessus de la personnalisation des problèmes et du règlement de comptes.

Nos rapports avec le gouvernement doivent être marqués par l’harmonie entre deux pouvoirs que les lois et les traditions démocratiques invitent à une nécessaire collaboration et complémentarité au service de l’intérêt général.

Nous devrons garder à l’esprit que le fait de porter atteinte aux personnes et à leurs intégrités sans preuve expose son auteur à des poursuites judiciaires nonobstant qu’il constitue un acte criminalisé par la loi. Il engendre des blessures qui ne se cicatrisent jamais, tout au long de la vie des enfants et des familles d’innocents, et qui encourage la culture de la confusion et de la trahison.

Nous devons -collègues députés- nous éloigner des accusations gratuites et nous départir de tout ce qui peut porter préjudice aux symboles et références de l’Etat du fait que nous nous referons tous à la même légalité qui est conforme à la volonté de l’électeur mauritanien et qui justifie notre présence dans cette auguste chambre.

Il nous appartient de traiter les membres du gouvernement avec respect et considération en leur qualité de personnes investies d’une mission publique. Nos lois, règlements et normes d’usage doivent arbitrer les relations entre les députés et les ministres, loin de toute suspicion non fondée.

Les ministres sont tenus de respecter les élus du peuple qui est le seul souverain. Ils doivent savoir également qu’interagir positivement avec les législateurs -nonobstant leurs appartenances partisanes et leurs positions politiques- majorité ou opposition- est la meilleure voie conduisant au succès du programme du gouvernement. Ce programme ne peut aboutir que dans un climat de cohérence et compréhension entre le gouvernement et le parlement.

Il va sans dire que la démocratie implique le principe d’une majorité qui gouverne et d’une opposition qui contrôle et propose des solutions alternatives. Aussi, il nous appartient de coopérer en vue de créer un environnement propice à l’accomplissement, par chacun d’entre nous, de son rôle avec responsabilité et respect de l’autre.

Enfin, je vous souhaite de bonnes vacances parlementaires et je déclare close la première session parlementaire ordinaire 2018 – 2019 conformément aux dispositions de l’article 52 de la Constitution et à l’article 56 du Règlement intérieur de l’Assemblée Nationale.

AMI