Une décennie de revisite des symboles
Dix ans, vingt ans et même trente ans, c’est peu dans la vie d’une Nation ! Et pourtant, la dernière décennie qui vient de s’achever constitue un tournant décisif de l’histoire de notre jeune Etat. En effet, au cours de cette courte période, le pays a connu de profondes mutations que les générations futures apprécieront à leur juste valeur, sans doute plus que nous.
Il serait fastidieux d’égrener ici, toutes les réalisations accomplies au cours de cette période. Cependant pour la petite l’histoire, il y a lieu de rappeler les plus glorieuses, celles qui ont façonné les contours de la Mauritanie nouvelle. Celles qui ont touché les symboles de la Nation.
Cela a commencé par le nouvel hymne national que les petits enfants fredonnent aujourd’hui allégrement dans les écoles, dans les rues et dans les arènes de jeu. Sans porter de jugement sur le premier, force est de reconnaitre que le nouvel hymne porte une fibre patriotique certaine.
Cela c’est poursuivi avec le drapeau national qui s’est embelli de deux bandes rouges. Même ceux qui s’y étaient opposés au début, reconnaissent aujourd’hui le grain de beauté que ces deux traits ont apporté. Deux bandes qui glorifient le sang que les martyrs ont vaillamment versé pour la Patrie. Cela ne vaut-il pas la chandelle ?
Même si c’est sur proposition du Président de la République SEM Mohamed Ould Abdel Aziz, ces deux symboles ont été changés grâce à la volonté populaire souveraine des mauritaniens, du moins de leur majorité, à l’issue d’un scrutin référendaire transparent et crédible, organisé le 05 août 2017.
Autre symbole revisité : la monnaie nationale qui est passée d’une échelle de 10 à 1 depuis le mois de janvier 2018. Dans la foulée, de nouveaux billets plus sécurisés, fabriqués en polymère, sont émis par la Banque Centrale de Mauritanie.
En son temps, les spécialistes en économie ont expliqué que « ce changement aura le mérite de réinjecter dans le système bancaire des liquidités thésaurisées par des gens travaillant au noir ou craignant de dévoiler leurs fonds d’origine frauduleuse ».
Plus récemment, la plus grande rue de la capitale Nouakchott a été rebaptisée Avenue de l’Unité Nationale, en lieu et place de l’Avenue Gamal Abdel Nasser. Geste hautement symbolique intervenu juste après une imposante marche dénonçant l’extrémisme et le discours haineux, à laquelle ont participé des milliers de Nouakchottois. Autant dire tout l’intérêt que portent les plus hautes Autorités de ce pays à la consolidation de l’unité nationale et au raffermissement de la cohésion sociale.
La décennie de revisite des symboles, c’est aussi cet éloge aux martyrs de la Nation. Cette glorification a débuté avec le nom de la célèbre bataille Oum Tounsy donnée à ce joyau qu’est l’aéroport international de Nouakchott.
Cette revisite des symboles s’est accompagnée d’une réécriture de l’histoire de la Mauritanie !
Le rutilant Palais des Congrès, baptisé Al Mourabitoune procède de cette logique, tout comme l’organisation depuis quelques années du Festival des villes anciennes. Une manifestation culturelle, haute en couleurs qui a permis de sortir de l’oubli les villes anciennes (Chinghitty, Oualata, Ouadane et Tichitt), qui avaient joué un rôle important dans les échanges entre le Maghreb et l’Afrique sub-saharienne.
Toute ces revisites procède d’une volonté de réécriture de l’Histoire de la Mauritanie ; une histoire jusque-là relatée sous le prisme déformant, soit de celui des anciens colons, soit de ceux qui travestissent à dessein, certains pans de la vie de notre Nation.
Qu’Allah préserve la Mauritanie des falsificateurs de l’histoire ainsi que des chantres de la haine et de l’extrémisme de tout bord !
Rassoul Ould El Khal, écrivain-journaliste