En Mauritanie, les partis membres de l’alliance électorale de l’opposition démocratique menacent de se retirer l’élection présidentielle de juin prochain, faute de consensus autour de la composition de la Commission électorale. Les leaders de la coordination de l’opposition ont brandi cette menace vendredi dernier à l’issue d’une réunion avec le ministre de l’Intérieur. Ils continuent d’exiger la dissolution de l’actuelle Céni, composée essentiellement, selon eux, par les partis de la majorité qui soutiennent le général Ghazouani, le candidat du pouvoir.
L’actuelle Commission électorale a été installée en avril de l’année dernière par les formations de la majorité et une partie de l’opposition modérée. Plusieurs membres de cette opposition, qui ont pris part au dialogue politique inclusif organisé par le pouvoir en 2016, ont rallié la majorité en 2018. Les dirigeants de l’alliance électorale réclament une nouvelle Céni, représentative de tous les candidats à la prochaine élection présidentielle.
Mais grosse déception, la rencontre avec le ministre n’a rien donné, comme l’explique Saleck Ould Sidi Mahmoud, vice-président du parti islamiste Tawassoul : « Déçus, parce que le ministère nous a dit qu’ils ne vont pas toucher à la Céni. Ils ne vont pas la reconstituer de nouveau. La Céni actuelle est une Céni partisane. Tous ses membres ont déjà publié qu’ils soutiennent le candidat du régime Ghazouani. »
Les leaders de l’opposition ont prévenu le ministre de leur intention de se retirer du processus si une solution consensuelle n’est pas trouvée au problème de la Céni, prévient Saleck Ould Sidi Mahmoud : « Je pense que ce n’est pas exclu. Une attitude de retrait, de boycott, n’est pas exclue. »
Au ministère mauritanien de l’Intérieur, on rappelle que la Commission électorale a été mise en place pour cinq ans. Sa dissolution n’est pas à envisager
RFI