Le gouvernement mauritanien a approuvé, jeudi 23 mai en Conseil de ministres, un projet de loi qui amende la loi électorale relative au vote des forces armées et de sécurité, pour répondre ainsi favorablement à une vieille doléance de l’opposition. Le rendez-vous est donc pris le 22 juin pour l’ensemble du corps électoral, lors de l’élection présidentielle. Depuis 1992, les forces armées et de sécurité ont toujours voté un jour avant les civils. A moins d’un mois de l’ouverture de la campagne électorale de la présidentielle du 22 juin, le gouvernement mauritanien fait un geste en direction de l'opposition. Ahmedou Abdallah, ministre mauritanien de l’Intérieur y voit même quelques avantages : « L’organisation du scrutin en un seul jour aura des incidences positives. En même temps, nous devons prendre les dispositions nécessaires pour sécuriser les opérations de vote. » L’opposition mauritanienne qui dénonce depuis longtemps la séparation des militaires et des civils dans l’accomplissement de leur devoir électoral, affiche encore un sentiment de scepticisme. « Le doute persiste parce qu’il ne s’agit pas pour nous de faire voter seulement les militaires le jour où tous les Mauritaniens vont voter, mais nous demandons, nous exigeons que les militaires comme les Mauritaniens votent dans les bureaux normaux, c’est-à-dire que leur nom figure sur les listes électorales normales et qu’ils fassent comme tous les Mauritaniens », explique Limam Ahmed Mouhamedou, secrétaire permanent du Rassemblement des forces démocratiques (RFD) d’Ahmed Ould Dadah. Selon le ministre de l'Intérieur, cette question est réglée. Les militaires voteront comme tous les citoyens mauritaniens le 22 juin pour élire le prochain chef de l’Etat. RFI