La décade de braises du pouvoir de Mohamed Ould Abdel Aziz était caractérisée par une corruption matérielle et morale : les symboles de l'État que constituent le drapeau et l’hymne nationale ont été profanés, l'identité nationale détruite, le discours de haine encouragé parmi les composantes du peuple et la force publique utilisée pour servir les caprices du chef de l’Etat.
Sur le plan politique, cette décennie s’est caractérisée par la gestion unilatérale des processus électoraux, le harcèlement des opposants et la poursuite de certains d'entre eux à l’intérieur du pays et à l'étranger.
Mohamed Ould Abdel Aziz a transformé les richesses nationales en une véritable propriété privée. Aussi, a-t-il octroyé des permis de recherche et d’exploitation de gisements d'or, de fer, de cuivre, de pétrole et de gaz, ainsi que pour l'exploitation de richesses halieutiques et agricoles à de suspectes entreprises, par le biais de contrats non conformes à la loi.
La manne financière exceptionnelle engrangée par le pays durant cette période a été dilapidée pour « financer », par l’entremise de marchés douteux, de coûteux projets qui se sont révélés des éléphants blancs. D’importantes institutions nationales, telles que la SONIMEX et l’ENER, ont été mises en faillite frauduleuse, tandis que la SNIM et la SOMELEC ont été placées dans une situation de quasi-faillite.
De nouveaux «hommes d'affaires» ont été projetés sur le devant de la scène économique du pays, en leur donnant le monopole du marché local, provoquant ainsi la dépréciation du pouvoir d’achat du citoyen et la marginalisation d'acteurs économiques qui n'acceptent pas le diktat du régime, ce qui a conduit à la détérioration du climat des affaires.
Au cours des dix dernières années, l’économie rurale a été purement négligée, devenant ainsi victime de sécheresses récurrentes.
En conséquence, cette gestion désastreuse a entraîné une pauvreté généralisée parmi les citoyens à tous les niveaux et dans toutes les régions du pays, y compris au sein de la classe moyenne, ainsi qu'un chômage endémique, le développent du trafic et de la consommation de drogue chez les jeunes et la prévalence du crime organisé.
Nous, Partis de la Coalition des Forces du Changement Démocratique :
* réitérons notre appel à la conduite, en urgence, d’une enquête juste et probante sur la situation d'institutions nationales touchées par la corruption : SNIM, SOMELEC, ports de Nouakchott et Nouadhibou, SONIMEX, ENER, AMEXTIPE, Agence pour la promotion de l'accès universel aux services ... et la poursuite de tous ceux qui seraient impliqués dans des dossiers de prévarication ;
* appelons le peuple mauritanien à défendre ses droits imprescriptibles ;
* condamnons énergiquement toute tentative de dissimulation et de protection des auteurs de crimes économiques ;
* réaffirmons notre attachement à la nécessité d'organiser un dialogue politique inclusif, mettant fin à la crise politique qui sévit depuis plus de dix ans et à la gabegie endémique qui gangrène tous les segments de l’Etat, un dialogue à même de mener à la stabilité du pays dans un environnement tumultueux et à l'établissement d'un État de justice et de démocratie.
Nouakchott, 21 Rabi Al Awal 1441 - 19 Novembre 2019
Les Partis de Coalition des Forces du Changement Démocratique
UFP UNAD RFD