Les autorités mauritaniennes ont annulé les mandats d’arrêts internationaux qui avaient été délivrés à l’encontre de Mohamed Ould Bouamatou, Moustapha Chafi et Mohamed Ould Debagh.
Les Mauritaniens Mohamed Ould Bouamatou et Moustapha Chafi vont-ils bientôt faire leur grand retour au pays ? Nouakchott a annulé les mandats d’arrêts internationaux émis contre ces deux opposants exilés qui ne cessaient de dénoncer, depuis plusieurs années, un règlement de comptes politique. Selon nos informations, le bras droit de l’homme d’affaires, Mohamed Ould Debagh, est lui aussi visé par cette mesure de clémence voulue par le chef de l’État Mohamed Ould Ghazouani.
Ennemis jurés
Mohamed Ould Bouamatou était sous le coup de deux mandats d’arrêt internationaux émis par son ennemi juré, l’ex-président Mohamed Ould Abdelaziz. En 2017, les enquêteurs avaient estimé avoir établi l’existence d’un lien financier entre le patron du groupe Bouamatou SA (BSA) et Mohamed Ould Ghadda, un parlementaire accusé d’avoir acheté les sénateurs afin qu’ils rejettent le projet de réforme constitutionnelle qu’« Aziz » appelait de ses vœux.
Ex-éminence grise de Compaoré
Moustapha Chafi, ex-éminence grise du Burkinabè Blaise Compaoré, était quant à lui visé depuis 2011 par un mandat d’arrêt international pour « intelligence avec des groupes terroristes ». Connu pour son rôle décisif dans les négociations pour la libération de plusieurs Occidentaux enlevés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), il était lui aussi en conflit ouvert avec Aziz, dont il réclamait publiquement le départ.
Installé au Qatar, Moustapha Chafi s’active désormais pour ouvrir les portes de l’émirat aux présidents africains : il a notamment introduit à Doha le Ghanéen Nana Akufo-Addo, le Rwandais Paul Kagame et l’Ivoirien Alassane Ouattara.
Jeune Afrique