Ira-Mauritanie a reçu l’invitation, adressée son leader, le député Biram Dah Abeid, par le président de la Commission nationale des droits de l’Homme (Cndh) Ahmed Salem Ould Bouhoubeyni, d’assister à une « présentation de sa stratégie de lutte contre l’esclavage ».
Il a été répondu, à l’interlocuteur, que l’ensemble des réseaux IRA dans le monde sont prêts à prendre part à toutes activités des institutions nationales, gouvernementales ou non-gouvernementales, à condition d’y exercer la liberté de la parole, en présence du public, donc à l’abri de la censure et du tabou.
Il s’agit de porter la contradiction au discours ambiant du déni, auquel la Cndh de Mauritanie, sous financement du gouvernement, prête, très souvent, sa caution et sa voix. Le préalable formel de l’expression sans contrainte n’est pas négociable, du point de vue de l’Ira-Mauritanie ; une telle attitude résulte des années de production industrielle du faux, par les diverses officines de l’Etat, sur les affaires de racisme et d’esclavage, dans la droite tradition du négationnisme hérité de l’ère Ould Taya.
La Cndh ne s’est pas encore soustraite à la tradition du lien incestueux entre propagande en direction des partenaires du pays, connivence avec les services de sécurité et diplomatie du mensonge, toutes manœuvres qui soumettent la question des droits de la personne, à des considérations de stabilité politique et de préservation du statu quo.
En ce sens, l’institution, comme le Mécanisme national de prévention de la torture (MNP), continue de reproduire des réflexes de soumission au pouvoir exécutif. En témoigne l’appui logistique et financier que leurs prêtent, lors des missions à l’étranger, nos ambassades et bureaux consulaires.
Jusqu’ici, en dépit de progrès importants sur la voie de la transparence et du débat apaisé pour le traitement du passif mauritanien dans les domaines de la dignité de la personne, la Cndh et le Mnp restent à la traîne de la volonté de renouveau que tente d’asseoir le Président de la république, depuis l’alternance de 2019. Aux fins d’illustration, il suffit de constater la tiédeur sinon le peu d’enthousiasme de leur engagement en faveur du projet de loi relatif à la violence sexiste.
Quand les deux organismes – et d’autres en charge de la question parviendront à illustrer leur indépendance et une composition moins partisane au profit du système de domination multiséculaire, Ira-M s’empressait de leur apporter collaboration et soutien.
Nouakchott, le 28 septembre 2020
La commission de communication