J'ai participé à des manifestations à Nouakchott avec ma famille et mes amis pour condamner ce qui se passe en France.
Nous boycottons tous les produits français dans l'espoir que l'économie française s'effondre et que Macron s'excuse auprès des deux milliards de musulmans qu'il a offensés avec son discours haineux.
Au lieu du fromage de la vache qui rit, nous consommons des produits turcs. J'ai des parfums français comme Lacoste mais une fois le flacon terminé, je n'en achèterai plus.
J'ai écrit une lettre au président Macron pour demander des excuses. Dans la lettre, je lui ai demandé si son enseignant est digne de respect, qu'en est-il de nos prophètes, qui sont aussi des enseignants ?
Ce qui nous a le plus irrité, c'est son discours islamophobe liant l'islam à la barbarie. C'est une injustice et une provocation que nous ne pouvons tout simplement pas tolérer.
Un président d'un pays comme la France qui accepte que des images humiliantes sur groupe particulier figurent en couverture, ce n'est pas ce qu'on peut appeler la liberté d'expression, mais plutôt une attaque contre un groupe religieux particulier. C'est un moyen bon marché d'augmenter les points qu'il envisage de gagner dans sa course politique.
J'étais trop jeune pour me souvenir de la première publication de la caricature du Prophète Muhammad par Charlie Hebdo, mais je me souviens de l'attaque contre les bureaux du magazine. Tout le monde changeait sa photo de profil sur les réseaux sociaux en "Je suis Charlie".
J'avais réussi à ne pas voir le dessin pendant tout ce temps, mais lorsque je faisais défiler Twitter l'autre jour, je suis tombé dessus. Je me suis senti insultée et méprisée. Pourquoi l'islam ne peut-il pas être respecté comme le judaïsme ou le christianisme ?