A quelques heures de l’investiture de son successeur Mohamed Bazoum, le président sortant du Niger Issoufou Mahamadou a indiqué que «ce jour est un des meilleurs» de sa vie et «une approbation» des résultats de ces deux mandats.
«Ce jour (de l’investiture) est un des meilleurs de ma vie parce que, cerise sur le gâteau, vous avez désigné, pour me succéder, mon camarade, mon frère et ami, le Président Mohamed Bazoum», a indiqué jeudi le président sortant du Niger Issoufou Mahamadou dans un dernier message à la Nation.
«Je considère son élection comme une approbation, par la majorité d’entre vous, des résultats obtenus dans la mise en œuvre du programme de renaissance actes 1 et 2 (les programmes de ces deux mandats présidentiels)», a-t-il affirmé.
Élu à l’issue du second tour de l’élection présidentielle du 21 février 2021 avec un taux de 55,75% des voix, Mohamed Bazoum prête serment ce vendredi, devant le Conseil constitutionnel pour un mandat de 5 ans.
Selon Issoufou Mahamadou, la majorité des nigériens ont porté leur choix sur Mohamed Bazoum «parce qu’elle approuve son programme, (…) qui porte la promesse de la poursuite des transformations dans lesquelles le pays est engagé».
«Au-delà de cette majorité qui l’a porté au pouvoir, je vous demande tous de vous joindre à lui, de le soutenir et d’écrire avec lui de nouvelles et belles pages de l’histoire de ce pays qui nous est si cher : le Niger», a-t-il affirmé.
Pour Issoufou Mahamadou, «l’élection du président Bazoum constitue un pas important vers la modernisation politique» car selon lui, «désormais, tout Nigérien, quelle que soit son origine ethnique, peut espérer être président de la République».
L’investiture se tient dans un contexte marqué par une «tentative de coup d’Etat» dans la nuit de mardi à mercredi et l’arrestation de «quelques éléments de l’armée à l’origine de cette tentative».
Pour le président sortant Issoufou Mahamadou, c’était «une tentative désespérée de reprendre, par les armes, le pouvoir des mains de ceux qui l’ont conquis dans les urnes».
Il a «félicité la garde présidentielle dont l’engagement, le loyalisme et le professionnalisme ont permis de mettre en échec ce projet funeste» de même que «l’écrasante majorité des éléments des forces de défense et de sécurité pour leur comportement républicain».
Issoufou Mahamadou a dénoncé au sein de l’armée nigérienne «une minorité compacte de putschistes qui lèvent le drapeau contre la loi, (…) qui ignorent de manière délibérée que, une fois le chemin choisi par l’État et la Nation, le devoir militaire est tracé une fois pour toute».
«Ces criminels et leurs commanditaires intérieurs et extérieurs seront recherchés, identifiés et punis conformément à la loi», a promis le président Issoufou Mahamadou avant de souhaiter «que la démocratie soit réversible» au Niger.
Le président sortant Issoufou Mahamadou qui va quitter le pouvoir dans quelques heures, a jugé son bilan positif «avec un taux de croissance moyen annuel d’environ 6%», une «économie (…) dynamique» et une «croissance inclusive (qui) a concerné tous les secteurs» malgré plusieurs défis notamment «sécuritaire et sanitaire».
Son programme a permis, selon lui, «de réduire la pauvreté, surtout en milieu rural, et d’amorcer la transformation du pays».
«Les ressources intérieures et extérieures mobilisées ont permis non seulement d’assurer la sécurité du pays face au terrorisme et au crime organisé et de consolider les institutions démocratiques, mais aussi d’investir dans les infrastructures routières, énergétiques(…)», a-t-il affirmé.
Issoufou Mahamadou pense que sa génération «a rempli sa mission» et il dit souhaiter «bonne chance aux générations à venir».
A ces générations, Issoufou Mahamadou a indiqué que le défi fondamental auquel le Niger est confronté et qu’il doit surmonter est «institutionnel».
«C’est le nœud gordien de tous les défis. Nous devons poursuivre l’effort de construction d’institutions fortes et stables. Elles seules permettront à l’ordre et la liberté de se garantir et à l’unité nationale de se renforcer».
L’investiture du président élu Mohamed Bazoum pour un mandat de cinq ans se tient ce vendredi en présence de plusieurs chefs d’Etats dont le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani , présent depuis la veille, à Niamey.