L’ONG Mauri-santé a organisé le vendredi 4 juin courant en partenariat avec l’UNICEF, une séance de briefing au profit de professionnels de médias, webmasters, rédacteurs, blogueurs et présentateurs d’émission sur la journée mondiale de l’hygiène menstruelle, dont le thème retenu pour cette année 2021 est « action et investissement en faveur de l’hygiène menstruelle et de la santé ».
L’évènement a donné lieu à une riche projection Power point présentée, commentée et développée par Mme Lalla Fall, Cheffe de projet à l’ONG MauriSanté.
66% des filles en Afrique ne disposent pas d’une bonne information sur la menstruation avant d’être confrontées à leurs premières règles, ce qui rend l’expérience négative, et parfois traumatisante, estime l'OMS.
La menstruation serait un facteur déterminant dans l’absentéisme scolaire des filles dans le continent africain et son corollaire la déperdition, lequel conjugué à d’autres traditions, explique le déficit de connaissances sanitaires élémentaires chez la femme africaine, notamment pour cet aspect source de grande et régulière souffrance interne des femmes.
Selon le document présenté par le chef de projet de l’ONG MauriSanté, la stigmatisation et les normes associées aux règles peuvent renforcer les pratiques discriminatoires, mettant également en exergue la persistance des inégalités de genre, en raison des barrières liées aux règles qui s’appliquent à l’école, au travail, dans les services de santé et les activités publiques.
Abordant le cas spécifique de la Mauritanie, où les données statistiques sont encore méconnues en la matière, eu égard au tabou qui entoure, ce phénomène naturel, la présentation attire l’attention, sur l’importance le traumatisme menstruel chez les adolescentes, encore trop souvent confrontées à l’isolement et à la stigmatisation face aux règles.
Parmi les efforts déployés dans le cadre des mesures préventives liées à la menstruation en Mauritanie, il est fait mention de la contribution du Collectif des Associations pour le Développement Économique et le Social (CADES), à travers la distribution en mai dernier, de serviettes hygiéniques au profit des jeunes filles dans la commune d'Elmina ( lycée Elmina 2).
« Pour apporter une solution économique et durable, le centre d’activités pour jeunes filles (SAFIA) de Dar Naïm a mis en place un cours de fabrication de serviettes hygiéniques réutilisables en tissu pour rendre l’hygiène menstruelle plus accessible à toutes », souligne Mme Lalla Fall.
L’appel lancé par Maurisante pour cette journée célébrée chaque année et qui coïncide avec le 28 mai, est :
« Ensemble brisons ces tabous qui entravent les droits à la santé, à l’éducation et à l’épanouissement de chaque fille et femme »
La présentation a été suivie d’une séance questions-réponses au terme de laquelle, les professionnels des médias avaient été mieux édifiés sur ce supplice vécu dans la discrétion par les femmes, sans susciter encore l’attention requise de la part des autorités sanitaires du pays, afin d’œuvrer en faveur d’une meilleure prise en charge de jeunes filles.
Selon un rapport de l'Unicef, organe de l'ONU chargé de la protection de l'enfance, plus de 60% des jeunes filles dans le monde ne sont pas suffisamment informées sur les menstruations, ce qui peut rendre leurs premières règles traumatisantes.