La célébration de la Journée du Réfugié Africain est une occasion renouvelée pour les organisations membres du FONADH, de manifester une solidarité agissante à toutes les personnes obligées de vivre ailleurs que chez elles, notamment aux frères et sœurs originaires d’Afrique et d’ailleurs et vivant parmi nous, en Mauritanie.
C’est l’occasion, en particulier de rappeler à l’opinion publique nationale, la présence de réfugiés maliens depuis quelques années, dont le nombre dépasse celui de toute la Moughataa de Bassikounou ; ce qui, avec la proximité de la frontière, représente un certain risque.
Il faut aussi signaler la présence de réfugiés originaires d’Afrique occidentale et centrale, notamment à Nouakchott, où ils ont des difficultés à recevoir une assistance adaptée. A ces deux catégories s’ajoute celle de réfugiés syriens, dont certains parcourent les rues de Nouakchott, à la quête d’une pitance.
Enfin, cette journée est aussi l’occasion de rappeler à l’opinion publique nationale et internationale la situation des réfugiés mauritaniens au Sénégal, au Mali et dans d’autres pays. Si l’opération de rapatriement volontaire organisé de 2008 à 2012 avait permis le retour de 24 536 personnes, réparties dans 5 817 familles, il faut souligner, qu’il reste encore quelques milliers de personnes au Sénégal, au Mali et ailleurs dans le monde, selon les sources des Nations Unies, qui ne demandent qu’à rentrer en Mauritanie.
Il faut préciser, qu’en plus des rapatriés dans le cadre de l’Accord tripartite, d’autres réfugiés mauritaniens, auto –rapatriés et dans le cadre du PSIR, avant 2008, continuent, pour la plupart, de vivre le calvaire de manque d’assistance et de papiers d’état civil.
En clôturant les opérations de rapatriement volontaire organisé en 2012, les autorités mauritaniennes avaient considéré ce dossier comme clôt définitivement. Ce qui est une véritable aberration. Il est aujourd’hui plus que nécessaire de reprendre de façon sérieuse et en collaboration étroite avec les intéressés et les organisations de défense des droits humains, ce dossier, pour lui trouver une solution juste et durable.
Toute l’opinion publique nationale s’accorde à dire qu’il faut trouver une solution durable à la question du « passif humanitaire ». Mais les autorités continuent de trainer les pieds, comme si elles voulaient emboîter le pas au tristement célèbre Ould Taya, qui voulait « régler » le problème par l’oubli…
Les militants et responsables des organisations membres du FONADH :
○ invitent les autorités mauritaniennes à se pencher sérieusement sur le sort des réfugiés africains et autres établis sur notre territoire ;
○ demandent au gouvernement mauritanien de veiller à la meilleure cohabitation entre les réfugiés maliens et les populations autochtones ;
○ le retour de tous les réfugiés mauritaniens, dans la dignité et la sécurité.
Fait à Nouakchott, le 20 juin 2021
Les signataires :
- Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH),
- Collectif des Anciens Fonctionnaires de la Police Victimes des Evénements de 1989
- Collectif des Rescapés, Amnistiés, Détenus Politiques Civils Torturés(CRADPOCIT)
- Collectif des Veuves,
- Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains en Mauritanie(CSVVDHM),
- Groupes d’Etudes et de Recherches sur le Démocratie et le Développement Economique et Social (GERRDES),
- Ligue Africaine des Droits de l’Homme (Section Mauritanie),
- Regroupement des Victimes des Evénements de 1989- 1991 (REVE),
- SOS – Esclaves,
- Association des Femmes Chefs de familles (AFCF),
- Association de la Femme Citoyenne Engagée (AFCE)
- Association Mauritanienne pour la Promotion de la Langue et de la Culture SOONINKE (AMPLCS),
- Association pour la Renaissance du Pulaar en RIM (ARPRIM),
- Association pour le Renforcement de la Démocratie et de l’Education Citoyenne (ARDEC),
- Association pour le Développement Intègre de L’Enfant (APDE),
- Association pour la Promotion de la Langue Wolof en RIM (APROLAWORIM),
- Association d’Appui au Développement à la Base (SALNDOU).
- Ligue Mauritanienne des Droits de l’homme (LMDH),
- Union Nationale des Rapatriés Mauritaniens du Sénégal (UNRMS)