Le Chef de la diplomatie mauritanienne, Ismail Ould Cheikh Ahmed, a accordé une interview à Jeune Afrique. L’occasion de revenir sur les relations entre le Maroc et le Mauritanie mais aussi la question du Sahara.
Ismail Ould Cheikh Ahmed, s’est prêté au jeu des questions de Jeune Afrique qui a précisé de prime abord que « les relations entre Rabat et Nouakchott ont connu quelques accrocs ces derniers mois » notamment suite à l’entretien, le 24 mars à Nouakchott, entre Mohamed Ould Ghazouani et Bachir Mustapha Sayed, le responsable des affaires politiques du Polisario.
A ce sujet, le chef de la diplomatie mauritanienne affirme : « Depuis le début des années 1980, nous recevons régulièrement des leaders politiques sahraouis de passage à Nouakchott, à l’instar du ministre des Affaires étrangères, Mohamed Salem Ould Salek, il y a quelques mois ». Questionné s’il fallait voir un lien entre l’annulation de sa visite initiale au Maroc et l’accueil de ce responsable du Polisario, le diplomate botte en touche. « Ma visite n’a pas été annulée mais reportée, le moment n’était pas opportun en raison de la pandémie. Nos relations avec le Maroc, mais aussi avec l’Algérie, n’ont jamais été aussi bonnes », dit-il.
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Pour la question du Sahara, Ismail Ould Cheikh Ahmed indique que « la solution du conflit est pacifique ». « Nous avons très clairement fait comprendre à nos amis du Polisario que nous désapprouvons la fin du cessez-le-feu. Tout ce qui peut mener à un conflit n’est pas une bonne chose », estime-t-il, précisant qu’il faut se tourner vers les Nations Unies. Et de demander au secrétaire général de nommer un envoyé spécial et de ramener les parties à la table des négociations. « La Mauritanie ne joue pas un rôle de médiateur, mais elle maintient sa position de neutralité positive », précise-t-il.
La question de la poursuite des visites officielles entre Nouakchott et Rabat est également abordée dans l’interview. A ce sujet, le chef de la diplomatie mauritanienne a révélé que le Maroc et la Mauritanie préparent actuellement la Commission militaire mixte. « Il y a eu plusieurs échanges ministériels des deux côtés et ça va continuer. Le flux des échanges entre nos deux pays est énorme, dans les domaines de l’éducation – il y a beaucoup d’étudiants mauritaniens au Maroc, malgré la pandémie – et du commerce. Cela va s’accentuer et s’améliorer », souligne-t-il.