Je voudrais avant toute chose vous dire merci pour cet accueil fraternel, chaleureux. Et si j’ai quitté ce matin Dakar pour Nouakchott avant de venir avec vous directement à Rosso, c’est parce que Monsieur le Président de la République et Cher Frère, vous avez porté très haut le niveau de la relation d’amitié, de coopération et de voisinage entre la Mauritanie et le Sénégal. Pays parents comme j’ai l’habitude de le dire, pays voisins. Et je voudrais témoigner à nos deux peuples pour que nul n’en ignore et pour qu’ils comprennent l’amitié sincère qui nous lie, la complicité ; et tout cela, c’est grâce à votre capacité et à votre générosité.
Messieurs les ministre en charge des infrastructures de la République Islamique de Mauritanie et du Sénégal,
Mesdames et Messieurs les ministres
Excellence Monsieur le Représentant de la Banque européenne d’investissement,
Excellence Madame Irène Mingasson, ambassadrice, chef de la Délégation de l’Union européenne au Sénégal
Excellence Monsieur le Vice-président de la Banque Africaine de Développement,
Monsieur le wali du Trarza,
Monsieur le président du Conseil régional du Trarza,
Monsieur le Maire de Rosso Mauritanie,
Monsieur de Rosso Sénégal,
Monsieur le Gouverneur de la Région de Saint-Louis
Mesdames et Messieurs,
Distinguées populations de Rosso,
Je tiens tout d’abord et je l’ai dit à vous remercier Monsieur le Président du fond du cœur pour l’accueil chaleureux et fraternel que nous recevons toujours en cette terre si hospitalière de Mauritanie.
Merci chères populations de Rosso pour votre mobilisation enthousiaste chaque fois que nous nous retrouvons sur les bords de ce fleuve, havre de paix, de fraternité et d’harmonie socioculturelle.
Avec l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal et ses nombreuses réalisations depuis 1972, nos anciens ont tracé droit le chemin et balisé la voie pour bâtir notre destin partagé. Ce faisant, ils avaient mis à notre charge donc la responsabilité de poursuivre la marche de l’histoire.
En ce jour historique, le 30 novembre 2021, nous sommes en effet, Monsieur le Président, dans la continuité de l’histoire, sur les traces de nos anciens. Nous pouvons être fiers d’eux et fiers d’assumer leur héritage en ajoutant une nouvelle pierre à notre édifice commun.
Ce projet dont nous lançons les travaux aujourd’hui est un ouvrage stratégique de franchissement du fleuve pour relier ses deux rives fluidifier la circulation des personnes et des biens entre nos deux pays, mais sa vocation va au-delà et vous l’avez rappelée. Plus qu’un ouvrage de franchissement, le pont de Rosso sera en effet un puissant trait d’union entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne. Il constitue un maillon essentiel du corridor transcôtier Tager-Casablanca-Nouakchott-Dakar et se poursuivra sur Abidjan-Logos et s’ajoute harmonieusement à la chaîne d’infrastructures d’intégration africaine. De plus, en facilitant l’interconnexion routière de nos pays, ce pont offre une nouvelle perspective aux réseaux des transports et aux échanges commerciaux de l’Atlantique à la Méditerranée. Il revitalise ainsi le commerce historique transsaharien.
Parlant du Sahara d’ailleurs, je voudrais, Monsieur le Président, vous demander d’être mon interprète auprès des généreux donateurs qui m’ont donné des chameaux, je ne sais d’ailleurs comment les transporter, il faudra m’aider dans la technique de transport de chameaux (Rires)….
C’est donc un projet prioritaire du NEPAD à travers le programme de développement des infrastructures en Afrique que nous traduisons aujourd’hui en acte avec cet ouvrage magnifique qui s’étend sur près de 1,5 km vous l’avez rappelé.
A cela s'ajoutent différentes réalisations toutes aussi importantes pour le développement et le bien-être de nos populations, notamment du côté sénégalais 65 km de pistes de production, une gare routière, un marché, un poste de santé, une plateforme multifonctions pour les femmes et la réhabilitation de quatre écoles. Le maire de Rosso aura de quoi être fier pour son bilan.
De toutes ces composantes, le pont de Rosso financé à hauteur d’environ 88 millions d’euros par nos partenaires de la Banque Africaine de Développement, de l’Union européenne et de la Banque Européenne d’Investissement, je voudrais dire qu’avec la BAD, l’UE et la BEI nous retrouvons une fois encore trois partenaires traditionnels qui nous accompagnent souvent dans la réalisation de projets stratégiques, prioritaires comme celui qui nous réunit ici.
Je voudrais donc vous remercier très sincèrement en mon nom et au nom du Président Ghazouani et vous dire que nous sommes satisfaits de notre coopération et nous vous engageons à toujours nous accompagner dans ces projets d’infrastructures majeurs qui sont les leviers de l’émergence de nos Etats.
Nous le savons, les chantiers de l’émergence sont vastes et coûteux, mais nous sommes déterminés à construire plus de routes, d’autoroutes, de ponts, de ports, d’aéroports, de chemins de fer et d’autres infrastructures de base, parce que c’est ça la voie obligée du développement et de l’émergence.
Il est heureux que nos partenaires continuent d’être à nos côtés sur ces chantiers de l’émergence. Merci encore une fois.
Mais au-delà des infrastructures, nous avons aussi la volonté de supprimer, vous l’avez rappelé Monsieur le Président, toutes les entraves indues à la libre circulation des personnes et des biens le long de nos frontières. Je me réjouis à cet égard de l’accord pour la suppression de la pratique de rupture de charges à la frontière.
En outre, il sera procédé de part et d’autre du fleuve à la construction de postes de contrôle frontalier et à l’harmonisation des procédures douanières des deux Etats en vue de limiter les contrôles aux frontières.
Ces importantes mesures s’inscrivent dans la finalité du pont qui est de faciliter le franchissement du fleuve, d’assurer la fluidité du transport et des échanges et de simplifier la vie tout simplement aux transporteurs et aux passagers.
J’engage tous nos services compétents à travailler ensemble dans un esprit de collaboration fraternelle comme nous le faisons le Président et moi pour accomplir toutes ces tâches avec diligence comme ce fut le cas lors de l’élaboration de la convention fiscale conclue pour les besoins du chantier.
Il conviendra également de définir un mode de gestion et d’exploitation viable qui permettra de sécuriser les moyens nécessaires pour assurer l’entretien de l’ouvrage et la durabilité des importants investissements consentis.
Je félicite tous nos collaborateurs de la Mauritanie et du Sénégal engagés dans la réalisation de ce projet. C’est une mission exaltante que nous devons à nos peuples.
Je félicite également l’entreprise Poly Changda attributaire du marché des travaux après un appel d’offre international, ainsi que le groupement chargé de la supervision et les exhorte à travailler dans le respect impératifs de diligence, de qualité, de maîtrise des coûts et surtout de livraison de l’ouvrage dans les délais convenus. Je suis d’ailleurs convaincu qu’ils peuvent gagner du temps et nous livrer l’ouvrage avant les délais contractuels.
Enfin et surtout, je tiens à rendre encore une fois un vibrant hommage à mon frère et ami Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avec qui je travaille main dans la main surtout nos projets d’intérêt commun dans un bel esprit de fraternité et de bon voisinage.
Si nous sommes en train de réaliser ce vieux rêve des populations des rives du fleuve Sénégal, c’est en grande partie grâce à la volonté politique et au leadership du Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Sans engagement résolu, les travaux de ce pont n’auraient pas démarré.
Monsieur le Président et cher frère, merci, bravo et félicitations.
Ensemble pour toujours, continuons de bâtir le patrimoine commun qui nous unit, qui fortifie nos liens ancestraux et prépare l’avenir de nos deux peuples, générations après générations.
Vive l’amitié et la fraternité sénégalo-mauritanienne !
Je vous remercie. »