Pris par un malaise dans la nuit du 28 au 29 décembre 2020, l’ancien président mauritanien incarcéré dans une prison de haute sécurité située dans l’enceinte de l’Ecole Nationale de Police de Nouakchott, avait été évacué d’urgence tard dans la nuit à l’Hôpital militaire de Nouakchott. C’est la seconde fois que cet homme est admis d’urgence dans cette structure médicale de référence. La première fois, c’était quand il avait été blessé par balle d’un tir accidentel « attribué » à un officier de l’armée selon la version officielle.
A cette époque l’ancien président avait subi une intervention chirurgicale délicate qui lui avait sauvé la vie et permit son évacuation en France pour des soins complémentaires. A cette date Mohamed Ould Abdel Aziz était dans l’exercice de ses fonctions et l’intervention chirurgicale réussie avait été pratiquée par des brillants professeurs de chirurgie mauritaniens. C’était le samedi 13 octobre 2012.
Le vendredi 31 décembre 2021, neuf ans et deux mois après son entrée d’urgence « fracassante » et controverse à l’hôpital militaire, il quittait ce même lieu, évacué d’extrême urgence vers un autre centre médical spécialisé à l’intérieur du pays cette fois, le (CNC), Centre National de Cardiologie de Nouakchott.
C’est pour la seconde fois que l’ancien président pénètre dans l’enceinte de cet établissement de référence médicale. La première fois c’était le 30 novembre 2018 quand il était venu inaugurer ce complexe hospitalier, l’une des nombreuses réalisations inscrites à son actif. Ce centre, véritable joyau médical est une réalisation véritable exploit qui fait la fierté de notre plateau technique médical.
Construit à 7 kilomètres de Nouakchott, sur la route de l’aéroport international Oum Touinsy, ce centre « chasse gardée » de l’éminent Professeur de cardiologie Ahmed Ould Bêu, l’un des plus brillants cardiologues de l’Afrique, est le plus beau cadeau fait par l’ancien président Ould Abdel Aziz au peuple mauritanien.
D’une capacité d’accueil de 100 lits, financé pour la bagatelle de 23 millions de dollars sur fonds de financement de la Banque Islamique de développement, ce centre de référence est doté d’équipements de pointe et est fourni en ressources humaines compétentes reconnues sur le plan national.
Il est doté de plusieurs pavillons référés pour des opérations et des interventions chirurgicales, des salles d’urgences équipées aux nomes médicales recommandées et compte plusieurs salles de consultations et d’hospitalisations.
Mais, en plus de tout cela, ce centre est entre de très bonnes mains. Celles du Pr. Ahmed Ould Bêu reconnu unanimement par ses pairs d’ici et d’ailleurs, comme un responsable compétent, honnête et un excellent gestionnaire aussi bien sur le plan technique que professionnel.
En juin 2021, des enfants mauritaniens malades ont fait dans ce centre l’objet d’interventions de chirurgies cardiaques délicates et de cathétérismes réussies par un collège d’éminents cardiologues nationaux ce qui avait rehaussé l’image de marque de l’établissement qui devient chaque jour de plus en plus performant.
Si, depuis la nuit de son évacuation de son lieu de détention les autorités judiciaires et sanitaires ont parlé peu ou même pas du bilan et du profil médical de l’ancien président, c’est simplement parce qu’une seule voix était autorisée. Celle désignée par la justice responsable de l’aspect aussi bien sécuritaire que sanitaire d’un malade qui est aussi un prévenu sous statut d’inculpé.
Dans un communiqué signé par le Pr. Ahmed Ould Bêu, directeur du Centre National de Cardiologie (et aussi médecin personnel de l’ancien président), un bilan de santé de l’ancien président a été annoncé et on connait beaucoup plus maintenant sur l’état de santé du détenu de la « Formule 1 », l’ancien président, un homme psychologiquement, moralement et physiquement très affaibli par des conditions de détention extrêmement draconiennes qui s’expliquent peut-être par le danger que représente l’ancien chef de l’état pour la sécurité intérieure du pays.
Dans le communiqué officiel, distribué dans la nuit de samedi à dimanche, la direction du Centre National de Cardiologie précise que l’ancien président avait subi un cathétérisme thérapeutique, précédé d’un cathéter de diagnostic réussi, réalisé le premier jour de l’an 2021. Ce qui signifie dans le milieu sanitaire professionnel que l’équipe médicale en charge du traitement et du suivi du malade VIP avait parfaitement maitrisé les actes médicaux posés. Le cathétérisme effectué sur le patient l’a été sous anesthésie locale ce qui signifie que le malade, qui a donné son aval pour les interventions à effectuer était conscient tout au long de l’intervention.
Dans le communiqué de la direction du Centre National de cardiologie, le ministère de la santé par voix autorisée par la justice a porté à la connaissance du public que le patient (l’ancien chef de l’état) a fait l’éloge du collectif des médecins qui étaient à son chevet parce qu’ils ont prouvé, que notre médicine malgré les difficultés énormes auxquelles elle est confrontée est très avancée grâce à de brillants médecins nationaux qui n’ont rien à envier à leurs collègues de Tunisie, du Maroc, du Sénégal, de la France ou de la Turquie.
Mais même au-delà de ce constat, qui se reconfirme par les éloges du malade lui-même, Ould Abdel Aziz qui avait été sauvé de justesse en 2012 par d’autres brillants professeurs, (Mogueya et Kane Boubacar), ce qu’il faut retenir c’est que c’est ce malade, (l’ancien président) avait bien et à raison misé sur l’élargissement et la performance du plateau de nos structures médicales et c’est d’ailleurs pourquoi, il s’était investi personnellement pour mettre en place et partout dans le pays des structures médicales de référence dont malheureusement souvent, -il faut le dire-, les intendances ne suivaient pas et ce pour des raisons multiples qu’il n’est pas nécessaire d’évoquer ici.
Par ailleurs, que cette histoire de l’évacuation à l’hôpital militaire de l’ancien président et son admission au Centre National de Cardiologie nous ait coupé à tous le souffle en ces fêtes de fin d’année c’est normal. Personne vraiment n’avait intérêt à ce que cet accident médical se termine par la mort de l’ancien président, ce qui serait un drame de conséquences incalculables aussi bien sur le plan politique, judiciaire que sanitaire.
Mais cette situation qui a commencé mal et qui apparemment se termine bien doit nous permettre de tirer quelques leçons du comportement et des agissements irresponsables de certains compatriotes qui se découvrent sous leur vrai visage. Celui de personnes qui ne sont pas du tout conscientes des dangers qu’ils exhibent par des déclarations qui ne contribuent en rien à la solution de problèmes lorsque ces problèmes prennent des dimensions graves.
C’est le cas du collectif des avocats de l’ancien président qui est en charge du conseil du prévenu numéro un dans le dossier dit « de la gabegie ». Ces avocats ont légitiment tous les droits de suivre de très près tout ce qui touche à la personnalité physique, morale et psychologique de leur client.
Mais cette mission et ce rôle ne leur confèrent pas le droit de se substituer à la justice ou au corps médical pour imposer des exigences ou pour établir leur propre diagnostic pour arriver à la conclusion d’une « obligation » pour les pouvoirs publics de décider de l’évacuation d’un malade même si ce malade et leur client et même si ce malade était un ancien chef de l’état.
Ce malade et cet ancien chef de l’état est avant tout un mauritanien. Mais dans le cas de leur client il s’agit bien d’un détenu. A mon avis, la famille de ce détenu, ses avocats, ses proches et ses soutiens doivent remercier le gouvernement d’avoir décidé de déposer le prévenu dans un centre pénitencier de proximité pour sa famille et pour ses proches.
Et je pense personnellement que le nouveau président dirige le pays épaulé par la Baraka. C’est encore une fois la Baraka du descendant du « chef spirituel » de Boumdeid qui a sans doute joué un rôle déterminent dans le dénouement heureux cet évènement qui aurait pu tourner au drame.
Pour preuve. C’est à minuit que l’ancien chef de l’état a été pris par un malaise provoquant un saignement. L’alerte avait été donnée par ses geôliers aux autorités compétentes dans les minutes qui suivent. Mais c’est seulement trois heures plus tard vers que son évacuation à l’hôpital militaire avait été autorisée.
Si par hasard, le prévenu se trouvait à Oualata, ou à N’Beika ou à F’Deirick au moment de l’incident cérébral combien de temps son évacuation d’urgence vers une structure sanitaire de référence aurait-elle demandé ? Et est-ce que même, si c’était le cas, il aurait survécu en attendant la mise en place d’une logistique appropriée pour son évacuation ? Nous sommes peu nombreux à penser à un tel scénario qui aurait pu être le vrai et à nous poser donc cette question.
Mais aussi, peu parmi nous se sont posés la question de savoir pourquoi l’alerte a été donnée à minuit et l’évacuation d’urgence n’est intervenue que 3 heures plus tard ? La réponse se trouve peut-être dans la mise en place du dispositif sécuritaire impressionnant autour de l’aile où avait été évacué l’ancien président.
Pourquoi un tel dispositif impressionnant qui impliquait le déploiement de véhicules blindés et des agents de forces spéciales. Le collectif des avocats s’était-il posé la question ? Pourtant on n’a pas besoin d’être un conseiller militaire de haute sécurité pour comprendre.
L’homme, le malade, l’ancien chef de l’état, le prévenu au vu de ses conditions de détention et au vu des dispositions de sécurité renforcées mises en place, constitue certainement donc aux yeux du régime un danger public.
Si c’était le cas, il y’a bien ce qui explique que les autorités judiciaires et politiques n’ont pas été paniquées par le « brouhaha » fait autour de ce « malaise » pour décider de son évacuation injustifiée.
J’ai comme l’impression que le ménage doit être plutôt fait dans le camp d’Aziz (celui de sa famille et du collectif de ses avocats) plutôt que dans l’autre camp celui du pouvoir. Les membres de la famille de l’ancien président et ses avocats sont complétement en déphasage avec les agissements d’Ould Abdel Aziz, un « homme » présenté par ses conditions de détention comme « extrêmement » dangereux pour l’ordre public et la sécurité intérieure.
On aurait quand même bien aimé nous autres, être fixés sur le danger que représente ce détenu hors du commun qui, comme nous le croyons et d’après l’enquête menée, n’a commis comme crimes que de s’être enrichi illicitement.
Charité bien ordonnée commence par soi-même. Comme dit le proverbe. Comme me chuchotait à l’oreille quelqu’un, ceux qui « peut-être » souhaitaient que l’ancien président sorte du Centre National de Cardiologie dans un cercueil ne le regardaient pas s’enrichir les bras croisés. Ils ont aussi mis dans leurs poches.
Merci donc à nos éminents spécialistes Ba Mohamed Lemine, Ahmed Ould Bêu et Horma Ould Zeine qui ont redonné confiance à Ould Abdel Aziz dans nos compétences médicales et qui ont permis à Asma Mint Abdel Aziz de retrouver son sourire après la colère des premiers jours.
Mais surtout merci et un grand merci à Ould Abdel Aziz lui-même qui avait vu grand en s’investissant dans la santé, et qui vient de récolter ce qu’il avait semé.
Tout est bien qui finit bien pour un président qui n’est plus que l’ombre d’un malade hospitalisé et détenu en plus.
Après tout, un très bon cadeau du nouvel an pour la famille de l’ancien président, pour ses proches et pour une atmosphère réconciliée, serait de laisser Ould Abdel Aziz partir à l’étranger en convalescence et pour « complément » de soins.
Son Excellence Ahmedou Ould Abdallah, ancien diplomate des Nations-Unies, le conseille vivement au président Ghazouani. Ahmedou Ould Abdallah glisse peut être un bon conseil à Ghazouani, un chef d’état qu’il soutient depuis sa déclaration de candidature.
Bonne et heureuse année à tous et prompt rétablissement à Mohamed, mon homonyme.
Journaliste indépendant.