Le Président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a quitté Nouakchott ce mardi 18 courant en début d’après-midi à destination de Banjul, où il assistera à la cérémonie d’investiture du président gambien élu Adama Barrow,
L'investiture du président élu gambien aura lieu demain mercredi 19 janvier 2022, avait annoncé dimanche dernier son porte-parole Mai Fatty, qui se trouvait avec lui depuis la veille, à la demande des dirigeants ouest-africains, dans la capitale sénégalaise Dakar, , rappelle-t-on.
Moins d'une heure avant son départ pour la capitale gambienne l'homme fort de Nouakchott recevait au palais présidentiel de la capitale mauritanienne une imposante délégation malienne composée d'une dizaine de membres dont 5 ministres de souveraineté, mobilisée dans le cadre d'un ballet diplomatique intensif visant à dompter avant qu'il ne soit trop tard le tsunami économique et sécuritaire consécutif aux dures sanctions de la Cedeao.
Autant s'interroger si le président mauritanien ne mettra pas à la faveur de la diplomatie douce et discrète, son voyage gambien, où des dirigeants de la Cedeao devraient naturellement prendre part à l'investiture de leur pair gambien, pour tâter le terrain de l'apaisement et battre le fer pendant qu'il est chaud, afin de ramener la communauté à des sentiments meilleurs envers le Mali meurtri et paniqué et du moins à un niveau d'escalade plus apaisé que celui qui prévaut actuellement et qui pourrait peut être ouvrir la voie à un dialogue entre Bamako et l'organisation
Tout porte à le croire, dés lors où les dirigeants de la CEDEAO commencent à prendre conscience de la disproportion flagrante des sanctions prises par rapport à la fragilité du Mali, sachant par ailleurs, que des des voix se sont également élevées au niveau des Nations Unies pour des sanctions plus raisonnables et plus pragmatiques, qui impacteraient plus les dirigeants que les populations.
Pourquoi la Cedeao s'opposerait-elle aussi à une "descalade", alors que le président de la Commission de la Communauté, Jean-Claude Kassi Brou, affirmait le week-end dernier, la disponibilité de l'organisation sous-régionale "pour accompagner le Mali à un retour à l’ordre constitutionnel à travers l'organisation d'élections crédibles dans un délai raisonnable et réaliste ».
Ainsi pour dire, au cours de son séjour, le président mauritanien pourrait même joindre l'utile à l'agréable, motivé en cela par la rencontre fraiche qu'il vient d'accorder au Chef de la diplomatie du Luxembourg M. Jean-Asselborn,, qui a salué vivement, à sa sortie d'audience le rôle joué par la Mauritanie pour l'avènement de la paix dans la région, à entendre par là le Mali.
C'est d'autant que la situation qui prévaut au Mali a été au cœur des discussions, indiquent des sources officielles, selon lequel, Asselborn a loué dans le même cadre la présidence de la Mauritanien du G5 Sahel, marquée selon lui, par une volonté d'instaurer la paix et la stabilité dans la région.
Une sacrée occasion s'offre aussi à l'homme fort de Nouakchott dans ce voyage inattendu pour démontrer ses qualités d'homme de paix et de réconciliation, surtout en arrachant à Banjul des engagements minimes soient-ils mais décisifs des dirigeants de la CEDEAO comme la révision des leurs sanctions contre Bamako, tout en les assurant que les exigences faites par la CEDEAO à la junte de la transition militaire au Mali pour le retour à l'ordre constitutionnel ne souffriront d'aucune négligence de sa part et qu'il sera le premier à défendre cet objectif sain et indispensable pour dissuader le comeback et la banalisation des coups d'Etat
Au Président Ghazouani souhaitons bonne chance pour l'intérêt du Mali, de la CEDEAO et de l'Afrique toute entière
C'est tout de même l'occasion ou jamais pour le président mauritanien pour prouver ses talents de grand négociateur des justes causes au service de la sous-région de l'Afrique