Mauritanie : cinq sites naturels à couper le souffle dans le désert de l'Adrar | L'Information

Mauritanie : cinq sites naturels à couper le souffle dans le désert de l'Adrar

mar, 02/15/2022 - 11:50

De grands espaces, des sommets aux contours extravagants et des horizons de dunes infinies… Le Sahara mauritanien possède une beauté inouïe. La preuve en cinq spots.

Envie d'oublier le froid et la grisaille de l'hiver? Bonne nouvelle : le soleil saharien vous attend. À seulement 4h30 de vol de Paris, la région de l'Adrar est l'une des plus spectaculaires du désert de Mauritanie, et c'est le moment idéal pour y voyager. Située au nord-est de la capitale Nouakchott, elle doit son nom au plateau de l'Adrar, un vaste massif de grès qui constitue le plus important relief du pays.

Dès votre atterrissage à Atar, vous serez saisi par ses montagnes abruptes entaillées de canyons profonds. Ici, le désert est tout sauf synonyme de monotonie. Le sable et la roche se marient pour former des tableaux époustouflants. Alors, partez sur les pistes de l'Adrar avec notre sélection de lieux emblématiques et préparez-vous : la Mauritanie va vous laisser ébahi.

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La passe d'Amogjar, un décor de cinéma

La passe d'Amogjar était empruntée par l'ancienne piste conduisant d'Atar à Chinguetti, au sommet du plateau de l'Adrar. Copyright Nora Schweitzer

Ce n'est pas un hasard si la passe d'Amogjar a été choisie pour le tournage du film Fort Saganne réalisé par Alain Corneau en 1984 avec Gérard Depardieu, Catherine Deneuve et Sophie Marceau à l'affiche. La piste traverse un fabuleux paysage de montagnes tabulaires qui s'étendent à perte de vue. Au loin, vous apercevrez le plus haut sommet de l'Adrar, le mont Tinyagouri, qui culmine à 815 mètres. En chemin, vous pouvez visiter les restes du fort spécialement construit pour les besoins du tournage.

Dans la même zone, ne manquez pas les peintures rupestres d'Agrour découvertes par Théodore Monod. Datées entre 4000 et 8000 ans avant JC, elles représentent des scènes de chasse et de danse, avec notamment une magnifique girafe très bien conservée.

Notre conseil : le site d'Agrour est surveillé par un gardien qui vous donnera des explications sur les peintures. Prix de la visite : 100 MRU (2,5 €).

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Zarga, le relief multicolore

Côté nord, la montagne de Zarga est prise d'assaut par une impressionnante dune de sable. Copyright Nora Schweitzer

Imaginez une montagne… à laquelle viennent s'accrocher des dunes immenses. Résultat : un massif étrange, chaos de roche brune et de sable blond qui détonne dans le paysage. Il doit justement son nom à cette spécificité : en hassaniya, la langue des Maures, «zarga» signifie multicolore. En réalité, il s'agit d'une moraine glaciaire vieille de plusieurs millions d'années. Longue de dizaines de kilomètres et culminant à environ 700 mètres, elle peut s'explorer de différents côtés. Au sud, le site de Guelb Al-Rawi abrite de belles peintures rupestres. Vous y verrez des hommes déguisés en animaux pour chasser, ainsi que des scènes de fête.

Notre conseil : l'extrémité nord, appelée El-Atiq, se prête bien à une ascension. Une longue dune vous permet de grimper doucement jusqu'au sommet. L'idéal est de passer la nuit au pied de la montagne. Ainsi, vous pouvez monter pour le coucher ou le lever de soleil… Ou les deux, si vous êtes courageux !

 

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La passe de N'Tourvine, un air de western saharien

La zone de Dakhlet Bakkar est connue pour ses pitons sculptés par l'érosion. Copyright Nora Schweitzer

À l'ouest de Zarga, la passe de N'Tourvine est l'une des plus impressionnantes de la région. La route descend en lacets à travers d'élégants plateaux de grès foncé. Le meilleur moment est le coucher du soleil, lorsque la roche se pare de teintes cuivrées. Le temps d'un instant, on se croirait dans l'ouest américain. Juste en contrebas, le site d'Agrawa est un excellent spot pour bivouaquer. Le lendemain, partez explorer le canyon de N'Tezzent puis continuez vers Dakhlet Bakkar et ses étonnants pics en forme de dents. Ici, l'érosion a sculpté des figures qui dépassent l'imagination.

Notre conseil : en chemin, faites un arrêt dans la palmeraie de Sweiguia, où coule un petit ruisseau. L'endroit est idéal pour se rafraîchir.

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La Vallée Blanche, paradis de la démesure

La Vallée Blanche abrite une importante végétation, notamment de nombreux acacias. Copyright Nora Schweitzer

Un immense boulevard de dunes cerné de deux imposantes falaises… En traversant la Vallée Blanche, vous serez saisi d'une incroyable impression de grandeur. Situé à la confluence de plusieurs cours d'eau, cet oued est l'un des plus vastes de l'Adrar. Pendant la saison des pluies, de juin à août, le débit peut y être très important en cas de précipitations. Le nom de «vallée blanche» lui vient ainsi de son sable très clair, car souvent lavé par l'eau de pluie. Des deux côtés du village de Toungad, les montagnes de Chatou Kbir et Chatou Sghir peuvent être escaladées pour profiter d'une vue imprenable sur la vallée.

Notre conseil : quelques kilomètres plus loin, un autre site offre l'un des plus beaux panoramas de la région : la majestueuse passe de Tifoujar. On y accède par une piste trépidante qui grimpe raide à l'assaut de la montagne. Accrochez-vous bien, sensations garanties !

"""L'Amatlich, une mer de dunes à perte de vue

Parcourir les dunes de l'Amatlich à pied est l'une des expériences les plus fortes à vivre dans le désert de l'Adrar. Copyright Nora Schweitzer

Dans l'imaginaire des voyageurs, le Sahara est souvent associé aux paysages dunaires. Si cette carte postale vous fait rêver, l'Amatlich transformera le rêve en réalité. Cet erg, qui s'étend sur plus de 400 kilomètres jusqu'aux portes de la capitale Nouakchott, est l'un des plus grands de Mauritanie. Ne manquez pas le site d'Azoueiga, une montagne de sable colossale qui s'élève à près de 200 mètres. Prenez une grande respiration avant de vous y attaquer.

Notre conseil : si vous avez le temps, l'idéal est de parcourir l'Amatlich au rythme lent des dromadaires. Plusieurs agences peuvent vous organiser des randonnées chamelières : les animaux portent vos bagages et vous marchez à côté. Pour deux jours ou une semaine, ce mode de voyage vous plongera dans une véritable ambiance saharienne.

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Carnet pratique

Si vous souhaitez organiser votre propre itinéraire, vous pouvez acheter un billet d'avion auprès de Point-Afrique, qui affrète chaque semaine un vol direct Paris-Atar. Départ le samedi matin de Roissy CDG. Comptez environ 600 € l'aller-retour et 4h30 de trajet. Le dernier vol de la saison est prévu pour le 26 mars.

Sur place, la location d'un 4x4 avec chauffeur coûte entre 80 et 100 €/jour. Pour les services d'un guide, ajoutez environ 30 €/jour. Vous pouvez réserver ces prestations auprès de Point-Afrique. Tél. : 04 75 53 23 83.

Si vous préférez les voyages organisés, vous pouvez réserver un circuit 4x4 ou randonnée chamelière avec Point-Afrique ou d'autres agences comme Allibert Trekking, Nomade Aventure, Huwans et Point-Voyages.

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QUAND PARTIR ?

La meilleure période va d'octobre à mars. Pour éviter la chaleur, privilégiez les mois de novembre à février. Les températures sont agréables en journée (de 20 à 30° C) et les nuits peuvent être froides (jusqu'à 5° C). Un bon sac de couchage est indispensable pour faire du bivouac. Si vous préférez éviter les nuits glaciales, le mieux est de voyager en octobre ou en mars. Les journées sont plus chaudes (25-35°C) et les nuits douces (autour de 15°C).

Par Nora Schweitzer