C’est dans cadre de la politique de déradicalisation et de la prévention d’endoctrinement des jeunes mauritaniens qu’intervient le projet national « Semah » et les efforts déployés pour élargir son champ d’intervention.
Un projet qui consiste à consolider et à poursuivre les activités menées dans le cadre « du projet Prévention de conflits et promotion du dialogue interculturel ».
Cette deuxième phase dudit projet appelée « Semah » a été lancée le 29 avril 2021.
Un stade de la mise en œuvre du projet visant à élargir le champ d’action à 6 nouvelles Wilayas pour couvrir toute l’étendue du territoire mauritanien (15 Wilayas).
Cette extension intervient dans un contexte national assagi par des conflits sociaux et culturels alimentés par les mutations sociales rapides et la vulnérabilité économique aux courants et pensées religieuses radicales qui affectent dangereusement la jeunesse mauritanienne.
Ainsi cette phase du projet rentre dans le cadre du partenariat entre le Gouvernement de la République Islamique de Mauritanie et l’Union européenne, financé dans le cadre du 11e Fonds Européen de Développement (11e FED) et mis en œuvre par le Ministère de l’emploi, de la jeunesse et des sports.
Un partenariat stratégique qui met l’accent sur un fléau récurrent ne ciblant pas seulement la jeunesse mauritanienne mais aussi toute la jeunesse sahélienne.
Le projet « Semah » a récemment financé plus de 160 initiatives de jeunes sur toute l’étendue du territoire mauritanien, afin qu’elles s’engagent résolument dans le cadre national de lutte contre l’extrémisme violent.
La procédure de sélection des organisations des jeunes a commencé par un diagnostic des principaux besoins des jeunes, suivie d’un renforcement de leurs capacités et leur accompagnement à travers une supervision assurée au niveau de toutes les régions, affirme à ce propos, le chef du projet Semah et chargé de mission au niveau du Ministère de l’emploi, de la jeunesse et des sports Mohamed Salem Ould Boukhreiss.
Le Représentant de l’Union européenne M. Jan Marc Idoire met en exergue, quant à lui, dans ses impressions sur le projet, sa grande utilité et son rôle décisif dans la lutte contre le discours extrémiste et haineux d’une part et dans le renforcement du dialogue interculturel, d’autre part.
Bien plus, il insiste sur sa contribution au développement du pays à travers l’autonomisation des jeunes ainsi que leur implication dans la vie publique.
Une participation qui suscite un sentiment de joie et d’espoir chez les jeunes albinos comme en témoignent Nejib Edah et ses amis membres de l’association des Albinos de Mauritanie.
Le financement de ce projet constitue une opportunité particulière pour notre initiative ainsi que pour nos collègues mauritaniens issus d’autres communautés, affirme le président de l’association des Albinos de Mauritanie Nejib,
« Notre association qui vient de bénéficier d’un financement accordé par le projet Semah a pour but de prévenir les jeunes Albinos qui sont sur le point de se radicaliser contre tout endoctrinement ainsi que pour créer des alternatives à l’extrémisme et au pessimisme aux autres jeunes qui ont commencé à montrer leurs premiers signes de radicalisation », affirme-t-il.
Les 20 jeunes de l’association vont bénéficier d’une intégration dont le processus se poursuivra pendant trois mois, avec au programme l’organisation de séances d’orientation sur les questions de paix et de tolérance en plus de formations sur l’informatique, les langues et les moyens et outils d’impliquer les jeunes bénéficiaires dans la vie publique en les mettant à l’abri de tout risque de dérive, précise Nejib.
Mme Oumou El Khairi Kane, jeune fille et présidente de l’association pour la défense des droits des femmes en Mauritanie, qui s’active quant à elle au niveau de la moughataa de Dar Naim relevant de Nouakchott Nord, affirme dans son témoignage être parvenue à détourner les jeunes filles adolescentes et vulnérables de son quartier du discours extrémiste violent porté par certains radicaux, en œuvrant à leur insertion dans le tissu social et professionnel.
Le projet « le travail pour l’unité nationale en assurant la paix sociale », actif au niveau de la région du Gorgol dans le Sud Est du pays, a bénéficié lui aussi d’un financement du projet Semah.
Sidi Ahmed Ghali le président du réseau des jeunes de Mbout, qui exécute ledit projet a mis en exergue pour sa part, l’importante opportunité occasionnée par le financement accordé par le projet Semah.
Notre projet va entreprendre plusieurs activités dont la finalité est d’éradiquer toutes les formes de radicalisation chez les jeunes et les jeunes filles de cette wilaya frontalière, affirme-t-il.
Le maire de la moughataa de Mbout, Monsieur Adama Sy a exhorté dans le même cadre les jeunes bénéficiaires du projet Semah à saisir cette sacrée et rare opportunité, pour s’armer des connaissances présentées par des experts au cours des ateliers organisés dans ce cadre.
Les thématiques de ces sessions de formations mettent l’accent sur la question de paix et de sécurité en général, cultivant ainsi les valeurs de stabilité au niveau de la société et du pays en général, a indiqué le maire.
Ces sessions de formation permettront d’épargner ces jeunes des dangers contre l’extrémisme violent qui représente une grande inquiétude chez tous les décideurs en Afrique et monde.