« Le ministre Ousmane Kane, présenté jusqu'ici comme un technocrate non politique, vient dans une récente vidéo tournée dans une localité proche de Ngawlé rendue publique et largement partagée sur WhatsApp de tenir des propos dignes d'un idéologue de la mouvance panarabiste. » Voilà l’introduction d’un texte paru sur Cridem et signé par Ciré Bâ le 3 août 2022.
Et, dans ce qui ressemble à un réquisitoire, Ciré Bâ, qualifie le régime actuel d’un système d’exclusion. Monsieur Ciré Bâ qui lui, et dans les faits, appartient bien à un système qui s’exclue volontairement de toute approche ou tentative de règlement du passif humanitaire de son pays, prouve hélas qu’encore de nos jours, 33 ans après les douloureux évènements de 89 des « forces du mal » isolées, continuent quand même à s’employer à dresser des barrières de propagandes contre toutes les tentatives de règlement définitif de ce problème.
Ce qui est regrettable et qui explique que quelques négros-mauritaniens qui vivent de la prostitution de leurs positions politiques en Europe, aux Etats-Unis, au Canada ou en Australie, au lieu d’essayer d’apporter une contribution positive afin de trouver une solution définitive à ce problème qu’ils ont eux-mêmes, et pour leur profit personnel métamorphosé en conflit d’intérêt, continuent rétractés, derrière des slogans creux et rouillés et derrière la tenue de propos haineux à diaboliser tous les régimes qui se sont succédés dans leur pays et à semer la discorde simplement pour en tirer de grands avantages .
En Mauritanie Il n’y pas de de problème négros-mauritaniens au sens large du mot. Il y’a un problème du confit de divergence créé par de la problématique de la linguistique qui oppose et jusqu’à ce jour toutes les communautés négro-mauritaniennes au régime, et il y’a l’autre problème, celui des halpoulars qui est la somme des événements douloureux survenus en 89 ravivés par l’horreur de cette pendaison de halpoulars à Inal en 1990 et par les exécutions extrajudiciaires à Wothie, Sory Malé et Azlat attribuées aux responsables de certains casernes militaires.
Les victimes à la fois pour et contre le règlement définitif du passif humanitaire.
Dans la réalité, par rapport aux événements de 89 et leur récidive de 91, les larmes versées par les veuves et les parents des victimes ont été séchées par la dynamique lancée par feu Sidi Ould Cheikh Abdallahi pour résoudre le problème après son élection à la tête du pays. Ces veuves et ces parents de victimes, en bons musulmans avaient penchés pour la solution du problème d’abord en acceptant l’organisation d’un retour digne des déportés sous le régime de Sidi Ould Cheikh Abdallahi en janvier 2008, ensuite sous l’ère de Ould Abdel Aziz, par la prière de recueillement et de pardon de Kaédi (le 25 mars 89 soit une reconnaissance tacite par le gouvernement de sa responsabilité dans ces massacres), et enfin par l’accord conclu « dans le noir » avec « des » ayants droits par les manouvres « sous-marines » de Sy Abou Bocar (COVIRE) et du Colonel Dia (HCE), manouvres qui semble-t-il, ont posé plus de problèmes qu’elles en ont résolus.
La suite de ces manœuvres de diversions qui impliquaient des civiles et des militaires on la connait. C’était la naissance de Moyto Koota après une querelle de légitimité qui n’a eu pour conséquence que le tiraillement entre différents « interlocuteurs », « porte-paroles », « fondés de pouvoirs » qui se « sucraient » chacun de son côté laissant les réelles victimes payer le prix de ces querelles de la Référence qui opposaient les organisations des collectifs des victimes et ayants droits divisés par certains activistes halpoulars évidemment pour régner.
Maintenant la balle est bien dans le camp du président Ghazouani, qui pourtant, ni de loin, ni de près en quoique ce soit n’est impliqué dans les causes de ce problème. Mais la balle est dans le cas d’un président qui est, par héritage, victime de tirs groupés de tous les activistes qui perpétuent des revendications injustifiées beaucoup plus pour maintenir leur propre existence « politique » que pour contribuer à la recherche de solutions définitives à ce problème qui commence à prendre de la toile d’araignée comme je l‘avais dit dans un précédent article.
La question qui se pose actuellement et qui pousse à une réelle « curieuse » curiosité, c’est celle de savoir si réellement les « halpoulars » (puisque c’est bien d’eux qu’il s’agit), veulent d’une solution définitive à ce problème ? Si ces halpoulars, réelles victimes ou supposées ayant droits dans ce dossier dit « du passif humanitaire » veulent bien d’un règlement définitif du problème, pourquoi alors certains d’entre eux s’attardent sur des terminologies importées au lieu d’aller à l’essentiel, c’est-à-dire de converger tous ensemble vers un accord consensuel pour une solution qui enterrerait définitivement la hache de guerre entre les victimes, les ayant droits et les pouvoirs publics ?
Nous sommes vos défenseurs de droits mais pour nos poches.
Comment peut-on expliquer que des veuves, des vielles femmes en phase de vie terminale cherchent-t-elles à imposer au gouvernement des « approches » puisées sur des terminologies employées dans des cas importés du Rwanda ou de l’Afrique du Sud, alors que tout près de chez nous au Maroc une approche trouvée pouvait servir d’exemple à suivre ? Ou pourquoi, certaines victimes réelles acceptent-elles l’approche préconisée par les pouvoirs publics et d’autres souvent des « victimes assimilées » n’acceptent-elles pas ?
« Devoir de mémoire », « vérité, justice et réconciliation » ce sont là des terminologies politiques desquelles s’arment des opposants à tout et toutes solutions qui sont réfugiés un peu partout dans des pays européens et américains qui les hébergent. Ces activistes, et ils savent bien, vivent loin des réalités sur le terrain et ils ne partagent rien du tout des souffrances des victimes et des ayants-droits qui luttent dans des villages de la vallée pour une survie depuis exactement un tiers de siècle.
Si ces activistes, qui vendent leurs âmes aux diables, qui s’enrichissent au dos de ces veuves croient connaitre le problème du passif humanitaire mieux que quiconque, évidement qu’ils se trompent et trompent tous les naïfs des pays qui les hébergent qui croient encore à leurs discours qui chez nous en tous cas passent de plus en plus mal comme le son d’un disque phonographe rayé.
Et même s’ils connaissent très bien le problème du passif humanitaire, ils doivent au moins par honnêteté accepter aussi d’admettre que Mr Kane Ousmane au-delà même de ses fonctions de ministre, connait très bien lui aussi les tenants et les aboutissants de ce problème. Simplement parce qu’il est halpoular d’une part, mais aussi et parce que son village Tékane n’était pas en 89 aussi protégé que la ville de Troie. Le mal et les horreurs ont fait aussi des dégâts physiquement, moralement et même économiquement dans cette localité parfois beaucoup plus que partout ailleurs dans la vallée.
Mais à l’heure actuelle la question de savoir qui est qui ne se pose pas. La question qui se pose est de savoir pourquoi, certains activistes halpoulars continuent encore à décourager toute initiative qui tend à mettre fin à un mal qui nous divise. Mais aussi, la question de savoir pourquoi ces halpoulars d’une opposition virtuelle et en phase terminale mettent encore en dernier recours des bâtons dans les roues de tous ceux qui cherchent à régler le problème d’un passé lointain dont le passif se conjugue au présent ?
De ce passif humanitaire, qui se cherche dans la tourmente de tiraillements par des soi-disant activistes humanitaires qui vivent en prostituant leurs idéologies humanitaires et politiques, ce sont ces personnes qui parfois ne sont pas liées ni de près ni de loin aux problèmes qui opposent le gouvernement à des victimes et des ayants droits qui tirent le plus grand profit.
Ils ont été accueillis comme refugiés dans des pays comme la France, la Belgique, l’Allemagne, le Canada ou l’Australie dont certains parlementaires sont à vocations racistes. Ces réfugiés admis parfois sur déclarations mensongères, vivent au milieu de leurs siens « regroupés » dans ces pays où ils travaillent loin de leur vallée natale où les vraies victimes elles souffrent pénalisées par des conflits interminables et des tiraillements politiques entre des associations à buts lucratifs qui prolifèrent à l’étranger et dont les seules armes utilisées ne sont que des terminologies qui n’ont aucun sens et qui ne contribuent en rien à la recherche des solutions définitives.
Ce n’est donc pas un texte de Ciré Bâ qui va mettre en doute la crédibilité et l’honnêteté morale de Monsieur Kane. Monsieur Ousmane Mamoudou Kane a été investi de pouvoirs pour un dialogue avec toutes les parties prenantes pour mettre fin à un mal qui dure depuis 33 ans. Le souci de Mr Kane Ousmane, le ministre, n’est certainement pas celui de chiens qui aboient même si la caravane ne passe pas. Le suci de monsieur Kane le Ministre c’est surement plutôt d’éviter à ceux à qui peut profiter le règlement définitif de ce passif humanitaire de laisser échapper cette chance réelle que leur offre le président Ghazouani de s’entendre sur une solution définitive à ce problème, solution pour laquelle quel qu’en soit le prix et quelle que soit l’importance du sacrifice, les autorités en place sont prêtes à souscrire pour le résoudre définitivement.
Tout mauritanien, de bonne foi, doit en principe concourir pour que Mr Ousmane Kane ne jette pas l’éponge, cette éponge jetée par Anne Amadou Babaly après sa tentative du 30 août 2020 de « souder » en un seul bloc les collectifs. Ou comme l’a fait Ould Waghef, Ministre Secrétaire Général du Gouvernement qui, tout au cours du dialogue qu’il avait piloté, s’était rendu compte bien vite que, de la plupart de tous ceux qui criaient à très haute voix d’une gorge enrouée pour la concertation, il y’avait pratiquement peu qui voulaient en réalité de ce dialogue.
Le plus difficile c’est de savoir maintenant pourquoi certains mauritaniens sont tellement allergiques à la concertation lorsque celle-ci tend à trouver des solutions définitives à des problèmes qui nous divisent ?
Journaliste indépendant