Jeudi prochain, la capitale du Hodh Charghi, Néma accueillera la réunion hebdomadaire du gouvernement.
C’est l’autre extrémité de la route de l’Espoir dans laquelle s’enfonce le gouvernement. Une alternative saluée par les populations locales qui y fondent de grands espoirs, si l’on en croit le maire de la ville.
En effet, selon le maire de la commune de Néma, Sidi Mohamed Ould Mohamed, cité par l’agence mauritanienne d’information, la tenue du convocation du Conseil des ministres dans la ville de Néma » s’inscrit dans le cadre de l’appui à la décentralisation et de l’encouragement du développement local ».
Une philosophie que soutient l’agence mauritanienne d’information expliquant que « la tenue périodique du conseil des ministres dans les wilyaya de l’intérieur s’inscrit dans le cadre des efforts visant à rapprocher le service du citoyen, à connaître sur le terrain la réalité de chaque wilaya en identifiant ses besoins fondamentaux et en prenant les mesures appropriées tendant à dynamiser l’exploitation de ses ressources locales dans le but d’accroître sa contribution à l’économie nationale ».
Région pastorale par excellence, Néma est la capitale régionale du Hodh Charghi vaste de 183 000 km2 et composée d’au moins sept mougataa. La région abrite également 478 464 habitants. Mais cette région connue pour être un grenier électoral reste d’apparence pauvre. Les infrastructures n’y sont pas légion et sa position frontalière la met face à d’énormes défis.
En dépit d’une ressource humaine bien formée, mais disséminée dans les administrations centrales à Nouakchott, l’essentiel de sa population autochtone vit du commerce, de l’élevage qui y est l’activité principale et « l’une des sources essentielles les plus importantes pour approvisionner les différentes villes du pays en viande rouge ».
Son cheptel est aussi à l’origine d’un commerce florissant avec les pays riverains. Mais son système d’exploitation extensif réduit considérablement sa contribution non seulement au développement local mais aussi en terme de participation à l’économie nationale.
C’est, dans doute, pour cette raison, que le gouvernement y avait lancé, il y a deux ans, la foire de Néma espérant booster l’intérêt des investisseurs locaux et étrangers pour diversifier son rendement. Beaucoup de promesses ont été faites mais la mobilisation de l’investissement national n’annonce pas encore le décollage du secteur de l’élevage et ses dérivés. Le cheptel de la wilaya est officiellement estimé à 729.300 bovins, 4.299.750 petits ruminants, 625.700 camelins, en plus de 273.000 équidés (chevaux, ânes et mulets).
Une concentration animalière qui justifierait l’existence de 200 parcs de vaccination et des tentatives d’amélioration des races par insémination artificielle et pour l’amélioration génétique des races laitières.
Mais cela ne saurait être suffisant. Les populations fondent donc encore des espoirs sur la délocalisation des réunions gouvernementales pour que les autorités soient sensibilisées sur les atouts et les défis de la région.
JD (avec agence)