Pour qui connaît bien Cheikhna Ould Nenni, et j'ose l'assumer, il n'a pas besoin de ce retour à l'étranger. Je ne dis pas aux affaires. Mais au service à l'extérieur.
Son Excellence Cheikhna Ould Nenni est un travailleur de la bonne cause, qui aime rester au pays à rendre service, à être au chevet des personnes vulnérables, pauvres et sans bras long pour les aider, comme il n'a cessé de le faire depuis toujours et surtout ces dernières années avec la fondation de sa famille Zadouna.
Mais, voilà, pour un commis de l'Etat, comme pour un réserviste, on ne se détourne pas du service.
Sa nomination, mardi 10 juillet courant (le jour même d'assemblée de plus de 120 représentants de l’Alliance Sahel et de ses partenaires Sahéliens à Nouakchott), au poste d'ambassadeur de notre pays au Mali, avec juridiction sur le le Burkina Fasso, est à mes yeux bien plus importante qu'elle ne le paraît.
En effet, en coïncidant avec la tenue, à Nouakchott de la 4ème Assemblée générale de l’Alliance Sahel, la nomination de SEM. Cheikhna Ould Nenni Ould Moulaye Zeine comme ambassadeur de notre pays à Bamako est, au-delà de son apparence de réhabilitation, une nomination hautement politique.
A y voir de plus près, la mission diplomatique confiée ici à l'éminent ambassadeur Cheikhna, n’est pas des plus confortables, le Mali voisin traversant une crise complexe, polymorphe et inscrite dans un temps qui ne s'est pas réduit ces vingt dernières années.
Mais pourquoi, diable! Cheikhna, diront éhontés ses détracteurs ahuris et angoissés de ne pas comprendre cette propulsion de Son Excellence Cheikhna Ould Nenni au Mali ?
Et il leur suffira pourtant de reconnaître qu'il n'y avait que lui pour cette mission quasi impossible.
En effet, son passage au Niger, qui le rattachait au Tchad, au Benin et au Togo, en y étant également l'ambassadeur comme c'est le cas pour la Guinée, la Guinée-Bissau, le Cap-Vert et son détour par le Sénégal, lui ont permis de tisser, partout, d'excellentes relations, de se forger une bonne attention, d'acquérir des connaissances en profondeur des réseaux et circuits de pression et de dépression. Ce capital là, lui donne une longueur d'avance sur bien d'autres et une marge de manœuvre plus large dans le périmètre malien et aux alentours.
Aujourd'hui, en allant au Mali, porté par la baraka de sa légendaire lignée maraboutique, Ehel Moulay Zeine, famille chérifienne, symbole en Mauritanie de la résistance à la colonisation, Son Excellence l'ambassadeur Cheikhna Ould Nenni Ould Moulay Zein, alliera finesse diplomatique et relations socioculturelles, pour que Bamako regagne le G5-Sahel, d'abord, en apportant tout son appui aux autorités actuelles afin que la transition se fasse et se passe dans une atmosphère apaisée au sortir de laquelle nos frères maliens seront plus unis et plus forts.
Au Mali, il exercera autant ses talents d’homme de relations que celles le liant au très influent mystique Mohamedou Ould Cheikh Hamahoullah.
C'est dire que le choix et le timing de la nomination de l'ambassadeur Cheikhna Ould Nenni Ould Moulay Zein à Bamako n'est pas un hasard.
Cette nomination-là est, tout bonnement, hautement politique, sachant que celui qui occupait jusqu'ici, le poste de conseiller du président du parti El Insaf pour les affaires politiques, aurait mérité toutes les récompenses du monde pour son dévouement à sa patrie, son courage, ses compétences et son intégrité morale.