Mauritanie : suspicion d’opacité sur la reconduction du marché d’approvisionnement en hydrocarbures liquides | L'Information

Mauritanie : suspicion d’opacité sur la reconduction du marché d’approvisionnement en hydrocarbures liquides

dim, 10/05/2025 - 19:45

La transparence de la vie publique ne doit pas rester un vain mot. Surtout quand il s’agit d’un marché si important que celui de l’approvisionnement du pays en hydrocarbures liquides. Une affaire de dizaines de millions de dollars qui, il y a quelques années, mettait toujours aux prises des opérateurs nationaux alliés à de grands traders pour permettre au gouvernement de trouver la meilleure offre avec un rapport qualité/prix protégeant les citoyens.

Mais la reconduction tacite devenue la « norme » porte un rude coup à la transparence et risque de porter préjudice à l’image même du pouvoir, surtout du président de la République qui, on le sait, a décidé de mener une bataille sans merci contre la gabegie.

Le contrat qu’on chercherait à reconduire, contre toutes logiques, qui justifie de toutes les critiques, constituerait la source des plus grandes pertes pour la Mauritanie.

L’article 23 du décret 2019-56 fixe à 2 ans la durée du contrat. Une dérogation ne pourrait être accordée que par un autre de décret. Est-ce le cas présentement ? Et pour quels motifs ?

Le motif qui aurait été invoqué est la concordance du mâché d’approvisionnement avec celui de la construction d’un dépôt pétrolier de 100 000 m3 dont le financement et le paiement sont assurés par ajout au prix des prix pétroliers d’importation.

Pourtant, ce sont deux marchés séparés. Et le paiement de la construction aurait été entièrement prélevé par le Fournisseur. En toute logique, il reste au fournisseur à assurer ses obligations de construction en dehors du marché de l’approvisionnement.

La prolongation du contrat d’importation est non seulement interdite mais n’est point appropriée, en raison des changements profonds dans le marché pétrolier international, notent des spécialistes en le domaine.

Le prix actuellement appliqué en Mauritanie serait supérieur de 100 à 150 USD par rapport à ceux de la région ouest africaine, ce qui laisse supposer un excédent de plus de 100 millions USD par an payés par la Mauritanie !

Une ouverture du marché à une nouvelle concurrence ne devrait-elle pas être envisagée, ne serait-ce que par cet énorme écart ? En l’absence d’un tel appel d’offres, le prix doit être réduit de 75 USD par TM au moins.

Avec l’appui injustifié de plusieurs lobbies et autorités, ce contrat d’approvisionnement a énormément coûté au pays :

En prix ;

En qualité de produits;

En retard de livraison;

En annulation de pénalités;

En faveurs de tous genres…

Et on envisage, en toute quiétude et sans dénonciation, continuer à piller le pays sans limite au profit d’un ramassis de pseudo hommes d’affaires.

L’Histoire s’en souviendra et le jugera !

Agir de la sorte, en lésant les droits de concurrents sérieux est de nature à faire fuir les investisseurs internationaux et à détériorer l’image du pays à l’étranger. D’aucuns pensent même à une opération de sabotage organisée pour que le pouvoir de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani empreinte la même voie que celui de Mohamed Ould Abdel Aziz, avec, à Dieu ne plaise, le risque d’un autre « procès de la décennie ».

 

Ould Ennass