L’approvisionnement pétrolier national doit être préservé dans l’intérêt public | L'Information

L’approvisionnement pétrolier national doit être préservé dans l’intérêt public

jeu, 10/16/2025 - 13:38

Un sujet important dont on parle peu. Mais qui coûte et coûtera très cher à la Mauritanie. Un véritable scandale que l’on cherche à camoufler. 

Il s’agit de L’approvisionnement en hydrocarbures liquides de la Mauritanie : un scandale aussi grave que ce que révèle la Cour des comptes.

Le Président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a sommé le Premier ministre Ould Diay et son gouvernement de prendre au sérieux les recommandations du Rapport de la Cour des comptes et,  donc  de sévir contre les personnes impliquées dans la mauvaise gestion  même s'il ne s'agit que " d'erreurs" et de " fautes" ! Une bonne décision qui s'inscrit en droite ligne dans la lutte contre la gabegie. 

Mais cela doit aussi concerner une affaire plus grave qui porte un énorme préjudice à l'Etat, au citoyen et au pays tout entier qui perdent des centaines de millions de dollars dans le marché de l'approvisionnement en hydrocarbures liquides dans une ambiance d'opacité totale. 

La reconduction tacite de ce marché est contraire aux procédures et a suscité la semaine dernière de vives réprobations. 

La transparence de la vie publique ne doit pas rester un vain mot. Surtout quand il s’agit d’un marché si important que celui de l’approvisionnement du pays en hydrocarbures liquides. Un marché de plus de deux milliards de dollars (  nous disons bien plus de deux milliards de US DOLLARS, il n’y aucun marché qui ait jamais atteint un tel montant en Mauritanie!!!)

Un tel marché d’intérêt général ne doit être l'objet d'un vil bradage. Le contrat qu’on cherche à reconduire, pour des raisons fallacieuses, justifie toutes les critiques et constitue la source d’énormes pertes pour le pays. Il suffit de comparer les prix des produits pétroliers payés par la Mauritanie par rapport au Maroc, au Sénégal, à la Côte d’Ivoire (pour parler des pays côtiers ) pour se rendre compte de l’énormité des écarts non justifiés. 

Il doit faire l’objet d’une veille particulière. Surtout que le marché précédent, qui est ainsi reconduit, coute plus de 2 milliards de dollars au pays et a déjà généré des écarts de prix de plusieurs centaines de millions de Dollars, perdues pour le citoyen consommateur et le pays et qui sont allées gonflées les poches de prédateurs connus. 

Pour être juste, honnête et rigoureux le marché doit être attribué , en toute transparence, à la société  qui propose la meilleure offre avec un rapport qualité/prix protégeant les citoyens. 

L’article 23 du décret 2019-56 fixe à 2 ans la durée du contrat. Une dérogation ne pourrait être accordée que par un autre de décret. Est-ce le cas présentement ? Et pour quels motifs ?

Le motif qui aurait été invoqué est la concordance du marché d’approvisionnement avec celui de la construction d’un dépôt pétrolier de 100 000 m3 dont le financement et le paiement sont assurés par ajout au prix des prix pétroliers d’importation.

Pourtant, ce sont deux marchés séparés. Et le paiement de la construction aurait été entièrement prélevé par le Fournisseur. En toute logique, il reste au fournisseur à assurer ses obligations de construction en dehors du marché de l’approvisionnement.

La prolongation du contrat d’importation est non seulement interdite mais n’est point appropriée, en raison des changements profonds dans le marché pétrolier international, notent des spécialistes en le domaine.

Le prix actuellement appliqué en Mauritanie serait supérieur de 100 à 150 USD par rapport à ceux de la région ouest africaine, ce qui laisse supposer un excédent de plus de 100 millions USD par an payés par la Mauritanie !

Une ouverture du marché à une nouvelle concurrence ne devrait-elle pas être envisagée, ne serait-ce que par cet énorme écart ? En l’absence d’un tel appel d’offres, le prix peut être réduit de 75 USD par TM au moins, sans grande concurrence, sur simple consultation des traders en activité dans la région . 

Avec l’appui injustifié de plusieurs lobbies et autorités, ce contrat d’approvisionnement a énormément coûté au pays :

En prix ;

En qualité de produits;

En retard de livraison;

En annulation de pénalités;

En faveurs de tous genres…

Et on envisage, en toute quiétude et sans dénonciation, continuer à piller le pays sans limite au profit d’un ramassis de pseudo hommes d’affaires.

L’Histoire s’en souviendra et le jugera !

Agir de la sorte, en lésant les droits de concurrents sérieux est de nature à faire fuir les investisseurs internationaux et à détériorer l’image du pays à l’étranger. D’aucuns pensent même à une opération de sabotage organisée pour que le pouvoir de Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani empreinte la même voie que celui de Mohamed Ould Abdel Aziz, avec, à Dieu ne plaise, le risque d’un autre « procès de la décennie ».

Il est temps de tirer des enseignements et l’histoire doit nous servir de leçons. Car l’histoire n’est prisonnière de personne. Un acte illégal restera toujours illégal et sera toujours sanctionné comme tel . Mohamed Abel Aziz en est l’exemple vivant. Personne ne doit l’oublier. 

Ould Ennas