Quatre fidèles ont été tués lundi matin au Cameroun dans un attentat-suicide contre une mosquée de l'Extrême-Nord, cinq jours après une attaque similaire qui avait fait 12 morts dans une autre mosquée de la région, a-t-on appris de source sécuritaire.
L'attentat a visé une petite mosquée du village de Nguetchewe, dans une région cible régulière d'attaques des islamistes nigérians de Boko Haram dont les bastions sont situés de l'autre côté de la frontière.
Le bilan de cet attentat est de quatre (fidèles) morts et deux blessés, a indiqué à l'AFP sous couvert d'anonymat une source sécuritaire présente sur le lieu de l'attaque.
Une source proche des autorités régionales a de son côté évoqué une attaque contre la mosquée de Nguetchewe qui a fait des morts, sans pouvoir donner un bilan précis dans un premier temps.
Selon la source sécuritaire, l'attentat a eu lieu autour de 06H00 (05H00 GMT) alors que la prière du matin venait de s'achever.
Le kamikaze, un jeune garçon, est arrivé à pied dans le village. Un membre du comité de vigilance a remarqué son allure suspecte et a essayé de l'interpeller, a expliqué cette source. Le kamikaze a couru vers la mosquée où il a actionné l'explosif qu'il portait sur lui, a-t-on ajouté.
L'explosion s'est produite alors que quelques fidèles se trouvaient encore à la mosquée, selon la même source, ajoutant que l'armée avait pris position sur place.
Nguetchewe est un petit village de l'Extrême-Nord du Cameroun où un prêtre français, le père Georges Vandenbeusch, avait été enlevé en novembre 2013 avant d'être libéré au bout de 50 jours de captivité.
Cet enlèvement avait été attribué au groupe Boko Haram qui a depuis rallié l'organisation de l'Etat islamique (EI).
C'est le deuxième attentat-suicide contre une mosquée de la région en moins d'une semaine. Le 13 janvier, douze personnes avaient été tuées dans un attentat ayant visé la mosquée de la localité de Kouyape pendant la prière du matin.
Depuis que les islamistes nigérians ont commencé à attaquer le territoire camerounais en 2013, près de 1.200 personnes ont été tuées dans des attaques et des attentats perpétrés par les jihadistes dans la région de l'Extrême-Nord, selon un bilan rendu public vendredi par le porte-parole du gouvernement camerounais et ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary.
Le Cameroun a renforcé sa présence militaire en 2013 à la frontière nigériane face à la montée en puissance des islamistes après avoir laissé passer pendant des années les combattants de Boko Haram actifs dans le nord-est du Nigeria et qui se servaient du nord du Cameroun voisin comme base arrière et lieu d'approvisionnement en armes, véhicules et marchandises.
Le Cameroun est ensuite passé à l'offensive dans le cadre de la coalition régionale militaire formée avec les Nigeria, Niger, Tchad et Bénin pour combattre les islamistes.
Au Nigeria, l'insurrection de Boko Haram et sa répression ont fait au moins 17.000 morts et plus de 2,5 millions de déplacés depuis 2009.