L'opposition mauritanienne dénonçait vigoureusement samedi une nouvelle déclaration du gouvernement affirmant que la modification de la limite de deux mandats présidentiels était à l'ordre du jour de l'actuel dialogue sur une révision de la Constitution.
"La question du mandat présidentiel est bien à l'ordre du jour" du dialogue national lancé le 29 septembre, auquel participe une partie de l'opposition, a affirmé le porte-parole du gouvernement, Mohamed Lemine Ould Cheikh, dans des déclarations diffusées vendredi soir.
"Il n'y a pas de limite aux sujets à soulever" dans ce dialogue, a ajouté le ministre.
L'opposition radicale réunie au sein du Forum national pour la démocratie (FNDU), qui boycotte le dialogue, a vu dans ces dernières déclarations en faveur d'un mandat supplémentaire pour le président Mohamed Ould Abdel Aziz les prémices d'un "coup d'Etat contre la Constitution", mettant en garde dans un communiqué contre ses conséquences "très graves pour le pays".
Des partis d'opposition participant au dialogue ont laissé entendre qu'ils pourraient s'en retirer.
L'Alliance populaire progressiste (APP), a ainsi affirmé dans un communiqué que sa présence serait "fonction du respect par le gouvernement des questions convenues à son ordre du jour entre les forces prenant part au dialogue".
"Ces positions, émanant d'un haut responsable de l'Etat, constituent une provocation pour les forces politiques engagées dans le dialogue et une menace pour la continuité de ses assises", a affirmé de son côté le porte-parole de l'Alliance nationale démocratique (ANP), Babab Ould Beyoug.
L'opposition s'était déjà émue de propos cette semaine d'un député du parti au pouvoir plaidant lors d'une séance du dialogue pour une modification de l'article limitant à deux le nombre de mandats présidentiels.
Ce dialogue, qui devait s'achever lundi, a été prolongé jusqu'au 13 octobre, "afin de permettre plus de débats et à tous de contribuer à son enrichissement", selon un communiqué des organisateurs.
A l'ouverture de la réunion, M. Aziz a promis de mettre en application toutes les conclusions du dialogue, annonçant notamment que les amendements constitutionnels suggérés par les participants seraient soumis à référendum.
Les amendements inscrits à l'ordre du jour comprennent notamment la création de Conseils régionaux élus pour remplacer le Sénat, qui doit être supprimé, et d'un poste de vice-président de la République.
Le président Aziz, qui achèvera son second mandat de cinq ans en 2019, a récemment assuré qu'il respecterait l'engagement, pris lors de son investiture en août 2014, de respecter la limitation constitutionnelle des mandats et de "ne contribuer en aucune manière" à la changer.
Source: africatime via AFP