En Mauritanie, le gouvernement entend bien surveiller ce qui se dit dans les mosquées notamment en ce mois de ramadan où des dérapages ont été constatés dans certains lieux de culte. Ce fut le cas à Nouakchott, à la mosquée de Dar Naim où un imam a été destitué pour avoir tenu des propos violents et extrémistes dans ses prêches.
L'iman de la mosquée de Dar Naim n'a pas respecté les consignes de la direction des mosquées qui recommandent aux imams d'éviter toutes formes de violences dans leurs prêches.
Tout en désapprouvant les propos de l'imam, certains leaders religieux, comme le cheikh Bacar Ould Bacar, chef des chiites de Mauritanie, se montrent sceptiques sur cette politique du gouvernement : « Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de surveiller ce qui se dit dans les mosquées dès lors que cela concerne l’islam, que cela concerne la culture islamique. Mais dès lors qu’il y a quelqu’un qui diffuse des discours extrêmes qui sèment la division, qui sèment le désordre, là, les autorités doivent prendre des dispositions ».
Pour le cheikh Bacar Ould Bacar, les dérapages n'ont rien à voir avec la pratique chiite. Le chef des chiites de Mauritanie affirme qu'il prône un islam tolérant, un islam qui cohabite avec les sunnites : « J’ai rencontré la majeure partie des imams religieux de Mauritanie. J’ai demandé à tous ces érudits : est-ce qu’ils attestent qu’il n’y a de dieu qu’Allah, qui n’a de prophète que Mohammed et l’imam, après Mohammed, c’est Ali ? Ils ont tous dit oui ».
Une source du ministère des Affaires islamiques affirme qu'il n'est pas question de tolérer le moindre extrémiste dans les 1 200 mosquées de Nouakchott.
RFI