Éprouver l’aspect négatif d’une question sans évoquer son aspect positif, c’est souscrire à un jugement partial et injuste. Voilà le constat qui se dégage , dans la plupart des médias publics, privés et sur les réseaux sociaux quant au traitement de l’affaire Mohamed Ould Abdel Aziz.
Notre intention ici, n’est pas de prendre la défense de Ould Abdel Aziz car il dispose d’un groupe d’avocats et non des moindres et d’un comité de partisans, tous les deux, très engagés à le défendre
IL s’agit tout simplement d’exprimer la vision de citoyens ordinaires, sans parti pris politique, social ou commercial, en faveur ou contre l’ancien président de la république islamique de la Mauritanie.
On n’abordera pas le bilan des réalisations, convaincantes ou inconvenantes durant sa présidence, ni sur la « corruption » dont il est accusé actuellement.
Ould Abdel Aziz, comme tous les présidents qui l’ont précédé , a coordonné, orienté et dirigé le fonctionnement – du reste classique – des institutions de la république , car les budgets alloués annuellement, à ces institutions, ne sont pas destinés à être gelés dans des coffres-forts et les fonctionnaires qui y exercent, ne sont pas là, pour « se tanner les mains de henné », dans leurs bureaux.
Les opportunistes et laudateurs qui considèrent donc, les extensions dans les domaines des infrastructures sanitaires, scolaires, routières etc. comme « réalisations grandioses » à mettre à l’actif de tel ou tel président de la république , n’ont rien compris !?
Ceci étant, Mohamed Ould Abdel Aziz s’est distingué des autres présidents de la république par son tempérament impulsif, sa lucidité intrinsèque et sa vivacité physique et mentale.
Certes, il a fait du mal abject et inexcusable, à l’endroit de plusieurs personnalités respectables, comme c’est le cas, quand il a levé la main sur El Marhoum le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, la nuit du complot et lorsqu’il a humilié officiellement et publiquement, la mère Mariem Daddah, parce qu’elle a souhaité que le nouvel aéroport, porte le nom de son mari, le père de la nation.
Ces insolences enfantines et la « corruption de la décennie » dont il est accusé, ne doivent pas cependant, cacher certaines décisions originales et osées de l’homme, qu’aucun autre président n’avait et n’aurait prises :
Parmi ces décisions, certaines ont un impact et des retombées énormes et restent inscrites à vie, dans l’intérêt des générations présentes et futures :
- Mise en place d’un système de recensement biométrique de la population, condition sine qua none pour une meilleure gestion des ressources humaines du pays
- Assainissement du système de fonctionnement des finances publiques qui a mis définitivement fin, à la pagaille qui régnait (double emplois d’un fonctionnaire, postes occupés par des morts, factures à qui va, retard de payement des salaires etc.)
- Règlement du phénomène de la gazra (occupation sauvage de l’espace public ,dans les quartiers de la capitale Nouakchott)
- Troc de parcelles de terrain contre la construction d’un aéroport international pouvant accueillir deux millions de passagers. Une première en Mauritanie, en matière des procédures de réalisations des projets , par laquelle les administrations de l’Etat ont été épargnées d’intervenir dans les longues démarches de conception, études, recherche de financement, planification, exécution etc.
- Ouverture de chantiers de recherche d’or, devant les milliers de mauritaniens etc..
Et d’autres à caractère diplomatique et médiatiques qui ont hissé la Mauritanie au podium de la renommée internationale et mis en valeur son importance géostratégique :
- Médiation, on ne peut plus risquée, aboutissant à la conclusion d’un cessez-le-feu entre la rébellion touarègue et l’armée malienne, après les affrontements de Kidal, en mai 2014
- Force de caractère face à ses pairs chefs d’Etats, qui lui a valu les taquineries d’Emmanuel Macron, le désagrément du prince du Qatar , les compliments de Barack Obama et surtout l’embarras du roi du Maroc ,qui n’a pas trouvé mieux qu’envoyer son premier ministre Benkirane, rejoindre Ould Abdel Aziz en vacances au Tiris Zemmour ,pour lui présenter les excuses du Maroc ,à la suite d’une déclaration faite par le président du parti Istighlal .
Quoi qu’advienne, Mohamed Ould Abdel demeure un citoyen mauritanien qui fut président de la république, nous autres citoyens lambda , lui devons ,comme à tous les autres chefs d’Etat qui l’ont précédés et qui lui succéderont, le respect civique que lui confère la constitution et humain que recommande notre Islam tolérant
Ely salem Khayar.