Dah Al-Bendir, chef de la gendarmerie du Polisario et responsable de premier plan, a été tué mercredi 7 avril lors d'une attaque de drone visant son convoi dans le territoire disputé du Sahara occidental. Si Rabat garde le silence sur cette opération, le Front Polisario la confirme et maintient sa position hostile vis-à-vis de l'armée marocaine.
Le Front Polisario indépendantiste et le Royaume du Maroc observaient un cessez-le-feu depuis presque 30 ans avant la reprise des hostilités, mi-novembre 2020, quand les troupes marocaines se sont déployées dans une zone tampon de l'extrême sud du Sahara occidental. Leur objectif était de chasser les indépendantistes qui bloquaient la seule route commerciale vers l'Afrique de l'ouest. Le Polisario a alors annoncé la reprise de la lutte.
Ces tensions ont connu un pic, mercredi 7 avril, avec la mort de Dah Al-Bendir, le chef de la gendarmerie du Polisario. L'homme, né en 1956, a été tué par une frappe de drone attribuée au Maroc. Un haut responsable militaire sahraoui, sous couvert de l'anonymat, a confirmé l'information à l'AFP. Selon lui, Dah Al-Bendir venait de participer à une attaque « dans la zone de Bir Lehlou » avant d'être pris pour cible quelques heures plus tard, à une centaine de kilomètres de là, « dans la région de Tifariti ».
« Notre armée est déterminée à aller jusqu'au bout dans cette guerre »
Sur Facebook, le forum Far-Maroc a affirmé que Brahim Ghali, le chef du Front Polisario, avait survécu à cette frappe de drone, qui semble être la première attaque de ce genre perpétrée par l'armée marocaine dans le conflit qui l'oppose aux indépendantistes. Si Rabat demeure silencieux quant à cette opération, le Polisario, lui, la confirme. Oubi Buchraya Bachir, son représentant, s'est exprimé à Paris au micro de Houda Ibrahim :
« Un de nos dirigeants militaires est mort sur le champ de bataille aux zones libérées du Sahara occidental, lors d’une attaque menée par un drone de l’armée marocaine. Premièrement, cette attaque – et les autres de ce genre qui se produisent quotidiennement au Sahara occidental – entre l'armée sahraouie et marocaine vient confirmer, contrairement aux allégations du gouvernement marocain, l’existence effective des affrontements militaires chaque jour. Deuxièmement, on s’attendait à ça. C’est la logique de la guerre, et notre armée est déterminée à aller jusqu’au bout dans cette guerre de libération. On saura, au fur et à mesure, parfaitement comment s’adapter à cette guerre de drones et maîtriser le mur de défense marocain, devenu pratiquement insignificatif à la fin des années 80. »
(avec AFP)