Le groupe canadien, qui a enregistré des résultats record attend que les autorités mauritaniennes agissent contre les miniers artisanaux présents sur son site. Nouakchott leur a laissé jusqu’au 15 mai pour partir.
Le canadien Kinross qui exploite la mine de Tasiast se frotte les mains. Longtemps déficitaire, sa filiale Tasiast Mauritanie Limited S.A. (TMLSA) a connu une année 2020 record dans de nombreux domaines. Sa production d’or a progressé de 4 % par rapport à l’année précédente et atteint pour la première fois les 12,6 tonnes.
Réduction des coûts d’exploitation
« Nous avons pu maintenir un tel niveau de production malgré la pandémie, alors que la plupart des opérateurs des industries extractives ont soit cessé temporairement leur activité, soit réduit leur production », se félicite David Hendricks, directeur général de TMLSA.
Le manager se réjouit plus encore de la réduction des coûts d’exploitation qui était le point faible de la mine. Ces coûts sont tombés de 976 dollars par once d’or en 2018 à 602 dollars en 2019 et à 584 dollars en 2020.
Cette amélioration devrait se poursuivre, car la société a engagé en 2019 un programme de 300 millions de dollars (environ 268 millions d’euros) destiné à porter les capacités de broyage et de traitement du minerai de 15 000 tonnes par jour à 21 000 tonnes cette année et à 24 000 tonnes en 2024.
Des relations apaisées
Les relations avec le gouvernement mauritanien se sont améliorées après la signature d’un accord, le 15 juin 2020. Celui-ci prévoit une augmentation des royalties payées par TMLSA qui a versé 36 millions de dollars l’an dernier contre 16 millions en 2019. De même, la société a atteint l’objectif de mauritanisation de ses effectifs en limitant à 27 le nombre d’expatriés sur un effectif de 3 500 personnes.
Si l’horizon est largement dégagé pour le minier, reste l’autorisation officielle d’extension de la mine que l’État n’a pas encore accordée, et le lancinant problème des orpailleurs. Ces derniers ont envahi le site de Tasiast pour profiter des veines d’or localisées par les sondages de TMLSA. Leur présence perturbe l’exploitation, car ils enfreignent les règles de sécurité. La société publique Maaden, qui gère l’orpaillage, s’est contenté en septembre de les admonester.
Mais TMLSA demande leur expulsion. Maaden a donc donné aux orpailleurs jusqu’au 15 mai pour quitter la zone. Il incombe aux autorités de faire respecter cette mesure.