Comme chaque année depuis 1976, la journée internationale de l’enfant africain est commémorée le 16 juin.
En Mauritanie, l’ONG Mauri-santé a organisé dans ce cadre, le jeudi 17 juin courant en partenariat avec l’UNICEF, une séance de briefing au profit de professionnels de médias, webmasters, rédacteurs, blogueurs et présentateurs d’émission sur cet important évènement international qui souffle cette année ses 30 bougies de mobilisation et de sensibilisation renouvelées.
C’est d’ailleurs presque le thème retenu pour la célébration de cette présente journée internationale à savoir : « 30 ans après l’adoption de la charte Africaine des Droits et du Bien-Être de l’enfant : Accélérons la mise en œuvre de l’Agenda 2040 pour une Afrique digne des enfants ».
« Environ 33 % des enfants africains vivent dans la faim chronique, 40 millions de moins de cinq ans ont un retard de croissance, tandis que la malnutrition infantile en Afrique a un impact économique de 2 à 16 % du PIB annuel », fait savoir le document objet d’une présentation Power point commentée et développée par Mme Lalla Fall, Cheffe de projet à l’ONG MauriSanté et enrichie par les interventions des représentants des médias présents à ce briefing.
« Atteindre l’autosuffisance alimentaire en Afrique dans les dix ans, éradiquer la malnutrition et la faim, hisser l’Afrique au sommet des chaînes de valeur agricole et accélérer l’accès à l’eau et à l’assainissement. », dont celle de « Nourrir l’Afrique » qui entend transformer le secteur de l’agriculture pour atteindre l’autosuffisance alimentaire, a-t-elle souligné
Certes, des progrès ont été constatés ces dernières décennies, surtout en matière de scolarisation en cycle primaire. Au nombre des bons élèves, figure ainsi le Sénégal, qui a alloué jusqu’à 5 % de son PIB au secteur de l’éducation de 2000 à 2011, a-t-elle fait remarquer.
Grace à quoi, le Sénégal est parvenu à atteindre un taux de scolarisation de 79,4 % en 2012, contre 44,7 % en 1990, souligne le rapport 2015 sur les OMD, a poursuivi la conférencière.
Le Burkina Faso a lui aussi enregistré des progrès spectaculaires, en passant de 36,7 % de taux net de scolarisation en 2000 à 66,8 % en 2012. Autre exemple prometteur : la Côte d’Ivoire, qui a rendu l’école obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans l’an dernier, a dit Lalla.
Toutefois, rien qu’en Afrique de l’Ouest, « plus d’un million d’enfants âgés de 7 à 15 ans sont déscolarisés, dont 380 000 depuis quatre ans, ce qui compromet leurs chances de finir leur scolarité.
L’Afrique doit prendre soin de ses enfants, son meilleur capital pour un avenir propice. Leur offrir des perspectives d’emploi, la promesse d’un avenir sur son sol. Le continent a la chance d’être le plus jeune au monde. Tous ces jeunes Africains sont tous de potentiels Kelvin Doe, ce jeune Sierra-Léonais qui, dès 12 ans, a inventé un système de batteries pour éclairer son village.
La journée internationale des droits des enfants nous offre l’opportunité de réfléchir à la réalisation et la promotion de tous les droits des enfants en Mauritanie.
La présentation a été suivie d’une séance questions-réponses au terme de laquelle, les professionnels des médias avaient été mieux édifiés sur l’enfant africain et aux actions qu’ils doivent particulièrement mener pour sensibiliser les sociétés et les gouvernements sur l’accès de l’enfant à l’électricité (plus de 640 millions d'Africains n'ont pas accès à l'énergie et trop d’enfants apprennent leurs leçons dans le noir ou à la lumière d’un lampadaire) d’une part et la lutte contre l’insécurité alimentaire et l’extrême pauvreté, d’autre part.
Au cours d’une cérémonie organisée par le gouvernement mauritanien le mercredi 16 juin courant, le représentant de l'UNICEF en Mauritanie, M. Marc Lucet, s’est dit sensible, dans son intervention faite à cette occasion, à l'appel de cette journée, exprimant le vœu que l’engagement et l'action menés par son agence aux côtés des autorités publiques, avec toute l'équipe de l'UNICEF, soient à la hauteur des dix aspirations qui constituent l'essence de ce puissant agenda pour l'enfance du continent.
Marc Lucet a renouvelé par ailleurs l'engagement de l'UNICEF auprès des membres du parlement des enfants.