-Mohamed Cheikh Ghazouani s'exprimait dans une interview diffusée dimanche sur le site du média français ''L’Opinion'', sur un éventuel contrat entre Bamako et la société paramilitaire privée russe Wagner.
Le président mauritanien, Mohamed Cheikh Ghazouani a dénoncé, dimanche, une démarche non concertée des autorités maliennes sur un éventuel recours à la société paramilitaire privée russe Wagner.
Mohamed Cheikh Ghazouani s'exprimait dans une interview diffusée dimanche sur le site du média français ''L’Opinion'', sur un éventuel contrat entre Bamako et la société paramilitaire privée russe Wagner.
« Si un pays du G5 Sahel souhaite faire intervenir un nouvel acteur militaire, il devrait au préalable consulter ses partenaires de la région et avoir une approche concertée », a déclaré le président mauritanien, Mohamed Cheikh Ghazouani.
Il a, en outre, précisé avoir envoyer une mission à Bamako afin de recueillir la version officielle des autorités maliennes. « Je viens d’envoyer une délégation à Bamako pour m’enquérir de la réalité des projets de notre voisin », a-t-il dit.
Pour rappel, le 25 septembre dernier, le chef du gouvernement malien, Choguel Kokalla Maiga avait déclaré à la tribune des Nations unies, à New York, que ''l’annonce unilatérale du retrait de Barkhane et sa transformation n’ont pas tenu compte du lien tripartite qui nous lie, c’est-à-dire l’ONU et le Mali en tant que partenaires engagés avec la France sur le front de la lutte contre les facteurs de déstabilisation''.
Il a aussi regretté que le principe de consultation et de concertation qui doit être la règle entre partenaires privilégiés n’ait pas été observé en amont de la décision du gouvernement français.
« Aussi, la nouvelle situation née de la fin de l’opération Barkhane, plaçant le Mali devant le fait accompli et l’exposant à une espèce "d’abandon en plein vol", nous conduit à explorer les voies et les moyens pour mieux assurer la sécurité de manière autonome ou avec d’autre partenaires, de manière à combler le vide qui ne manquera pas d'être créé par la fermeture de certaines emprises de Barkhane dans le Nord de notre pays », avait annoncé Choguel Kokalla Maiga.
Le président français Emmanuel Macron, avait dénoncé, jeudi, les accusations du Premier ministre malien et annoncé avoir été choqué.
« Ces propos sont inacceptables », a déclaré le président français.
Pour sa part, le Président mauritanien, Mohamed Cheikh Ghazouani tente d'apporter des précisions sur l'annonce du retrait des forces françaises Barkhane.
« Ce que le président Macron a annoncé en juin ne constitue pas un départ des militaires français mais une transformation du dispositif en place. Le redimensionnement de l’engagement français est censé favoriser la montée en puissance de nos armées pour prendre en charge leur propre sécurité, tout en continuant à recevoir un appui en matière de logistique, de renseignement et de formation », a expliqué le président mauritanien.
Mohamed Cheikh Ghazouani, a en outre affirmé, qu'« on ne peut pas demander aux Français, aux Américains ou à d’autres partenaires d’assurer notre propre sécurité, même si l’on souhaite continuer à bénéficier de leur aide pour rehausser le niveau de notre appareil de sécurité et de défense. En Mauritanie, nous n’avons jamais demandé aux Français d’intervenir pour anéantir des terroristes. C’est la mission de l’armée mauritanienne, comme la mission de l’armée française est de protéger son territoire ».
En outre, le gouvernement malien avait déclaré en septembre dernier dans un communiqué, en invoquant que dans l’exercice de sa « souveraineté » et « le souci de préserver son intégrité territoriale », qu’il « ne permettra à aucun Etat de faire des choix à sa place et encore moins de décider quels partenaires il peut solliciter ou pas ».