Dans sa lettre "Questions à Monsieur le Président, pour ne pas dire lettre" adressées au Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, l'ex Chef de l'Etat Mohamed Ould Abdel Aziz est catégorique et sûr de lui.
"Loin de moi l’idée de me barricader derrière l’article 93 de la Constitution, car la veille sur la Constitution est de votre rôle, monsieur le Président, ni de chercher l’apitoiement ou d’apparaître comme le misérable résigné devant l’injustice, la fourberie et l’hypocrisie", écrit-il.
Questions à Monsieur le Président, pour ne pas dire lettre
Monsieur le Président de la République qui êtes le Président de la Magistrature suprême.
Ne pensez-vous pas qu’il est temps que la justice puisse faire son travail et suivre son cours normal ?
Deux ans de tracasseries, de privations, d’accusations injustes et injustifiées, de petites misères, de piétinement des procédures et des lois, ne pourront qu’avoir permis à une administration judiciaire de boucler une procédure d’enquête.
Deux ans durant lesquels, l’ingéniosité des services de l’Etat et les caprices de certaines personnes maléfiques ont été mis à rude épreuve, pour porter préjudice à mes parents, proches et amis, n’épargnant ni majeurs, ni mineurs, et en guise d’honneur pour ma personne d’ancien président de la république, un emprisonnement continu.
Je ne peux que m’en tenir à ce proverbe portugais : « Plutôt mériter des honneurs et ne point les avoir, que de les avoir et ne point les mériter ».
Monsieur le Président ;
Vous a-t-on convaincu aussi facilement du bien-fondé des accusations qui sont portées contre ma personne ?
Quelle « référence » vous a été présentée cette fois-ci pour qu’aux yeux de votre exécutif, et de votre parquet, je sois « gratifié » de 10 chefs d’accusation aussi absurdes qu’abstraits, accusations qui semblent plutôt en conformité avec des instructions ou désidératas, et ne s'embarrassant d’aucune logique.
Monsieur le Président ;
Sans prétendre vous rafraîchir la mémoire, qu'il me soit permis de rappeler ces quelques faits :
-Que ce dossier que certains appellent « Dossier de la décennie » n’a été engendré que par la « REFERENCE » du parti de l’UPR , référence qui, elle-même n’a pas d’ascendance, ni de sens en pareille circonstance.
-Que la constitution de la commission d’enquête parlementaire anticonstitutionnelle, n’est intervenue qu’après la crise de la « REFERENCE » du parti susmentionnée.
-Que pour répondre aux objectifs que se sont fixés vos plus proches, dont notamment votre beau fils, neveu et député, ainsi que le président du groupe parlementaire UPR (de l’époque) proche aussi, en plus de deux nouveaux vice-présidents du parti de la discorde, il a fallu s’atteler à la création de cette commission, et accélérer ses travaux, travaux bien encadrés et orientés de l’intérieur et de l’extérieur, pour arriver à des résultats certes , sans preuves, entachés aussi par l’inégalité d’une commission parlementaire qui ne vise aucun des articles de la constitution, et qui constitue une entorse à la sacro-sainte séparation des pouvoirs dans une démocratie. Il est à rappeler aussi que les motivations de cet acharnement sont variés et multiples, économiques, politiques, locales et extérieures (Cas de l’île de TIDRE).
-L’on ne peut d’ailleurs être plus explicite que les deux vice-présidents de la discorde durant leurs échanges téléphoniques, en ces termes : « Nous agissons pour faire exiler l’ancien président, le sortir du pays. Il est inconcevable de le laisser faire la politique avec autant de moyens » ( enregistrements vocaux des intéressés ».
Monsieur le Président ;
N’avez-vous plus à l’esprit ce que vous m’aviez dit au mois de septembre 2019 à la suite des audiences individuelles accordées à trois( 3) des dirigeants de l’opposition qui étaient venus vous poser les problèmes de mes biens, s’acquittant aussi d’une dette vis-à-vis de leur « mentor » encore exilé volontaire ou fuyard en ce temps.
A l’époque, vous m’aviez dit que vous leur aviez dit ceci : « L’ancien président a assez de biens, qui lui permettraient de vivre toute sa vie sans jamais être dans le besoin, et que ses biens dont vous connaissez l’origine, ne proviennent pas des deniers publics, ni de près ni de loin, et qu’ils étaient partis rassurés ».
Bien après le début de toutes ces tractations, harcèlements, tracasseries, vous avez repris les mêmes propos à des personnes proches à vous et à moi, que je ne souhaite pas citer ici. A dire vrai, monsieur le président, vous êtes le seul, sinon l’une des rares personnes à savoir l’origine, la traçabilité de mes biens, et qui se trouvent être déclarés à la Cour suprême ».
Monsieur le Président ;
Vous ne pouvez être le témoin passif d’une injustice, d’un complot aussi grotesque, votre rôle de chef de l’Etat et de Président du Conseil supérieur de la magistrature vous l’interdit moralement, et juridiquement.
Tous mes écrits que certains malveillants me dénient et prennent pour des délires, ne représentent qu’environ 1% des preuves irréfutables et factuelles, et disponibles de mon innocence, de la fausseté et de l’hypocrisie de mes accusations.
Loin de moi l’idée de me barricader derrière l’article 93 de la Constitution, car la veille sur la Constitution est de votre rôle, monsieur le Président, ni de chercher l’apitoiement ou d’apparaître comme le misérable résigné devant l’injustice, la fourberie et l’hypocrisie.
Je crois en la vérité, la transparence et la confiance, et je fustige le mensonge et la trahison.
Je ne demande que justice, justice basée sur les lois de la république, qui agit librement et dit le droit. Une justice dont le juge restitue ce qu’il pense, sa compréhension de la loi, en disant le droit sans chercher à plaire, ni à suivre , sans s’attendre à l’approbation, ni à la réprobation.
Mohamed ould Abdel Aziz.
L’ancien Président de la République.