L’armée burkinabè a arrêté le président Roch Marc Christian Kaboré, dans la nuit de dimanche à lundi, a rapporté la radio-télévision nationale (RTB), lundi, précisant qu'une "déclaration des mutins est attendue dans les prochaines heures".
« Le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a évincé Roch Kabore », a également annoncé lundi matin, le journal News Ouaga.
« Le président Roch Kabore a été détenu dans un camp militaire par les soldats mutins », a pour sa part rapporté l'agence Reuters selon des sources diplomatiques.
Contacté par l'Agence Anadolu, le journaliste burkinabè Marius Diessongo a indiqué que « le Lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba considéré comme le nouvel homme fort de Ouagadougou, tenterait d’amener Roch Kaboré à la raison et d’éviter, ainsi, violence et bain de sang ».
Selon cette même source, « le Général Diendéré a été libéré par les mutins et est actuellement en sécurité au Camp Laminzana ».
Alioune Tine, l'expert indépendant sur la situation des droits de l'Homme au Mali et fondateur du Think tank Center, a condamné ce coup d'Etat au Burkina.
« Il faut condamner le coup d’Etat militaire au Burkina et exiger des militaires qu’ils regagnent leur caserne. Les coups d’Etat qui se répandent en Afrique de l’Ouest gangrenée par une crise sécuritaire chronique. Agir pour éviter l’effet domino », a-t-il réagi lundi, sur son compte officiel sur Twitter.
Des tirs ont été entendus, dimanche, dans plusieurs casernes burkinabè, dont trois d'entre elles sont situées dans la capitale Ouagadougou.
Des coups de feu se sont également produits dans des casernes de Kaya et Ouahigouya, dans le nord du pays.
Le gouvernement burkinabé a reconnu les « tirs », mais a démenti « une prise de pouvoir par l'armée ».
Le calme était revenu dimanche soir dans les rues et les casernes de Ouagadougou, mais le gouvernement a décrété « jusqu'à nouvel ordre », à partir de dimanche, un couvre-feu de 20H00 à 05H30.