Le sixième sommet de l’Union européenne-Union africaine s’est conclu vendredi soir à Bruxelles par une déclaration finale ambitieuse traduisant l’adhésion des chefs d’État et de Gouvernement des États membres de l’UA et de l’UE à une vision commune d’un partenariat renouvelé pour construire un avenir commun, en tant que partenaire et voisins les plus proches.
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Respect de la souveraineté et protection des droits de l’homme
Ce partenariat sera fondé, entre autres, sur le respect de la souveraineté, la responsabilité et le respect mutuel, les valeurs partagées, l’égalité entre les partenaires et des engagements réciproques. Il prend également en compte la prospérité des citoyens, la protection des droits de l’homme, l’égalité de genre, l’autonomisation des femmes, le respect des principes démocratiques, la bonne gouvernance et l’État de droit, la préservation de l’environnement et de la biodiversité, la croissance économique durable et inclusive, la lutte contre les inégalités, le soutien aux droits de l’enfant, l’inclusion des femmes, des jeunes et des plus défavorisés, la sécurité alimentaire et la nutrition.
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Doses de vaccins et soutien macroéconomique
Parmi les perspectives et les défis de ce partenariat renouvelé figure en priorité l’accès juste et équitable aux vaccins. Dans ce cadre l’Union européenne réaffirme sa détermination à fournir à l’Afrique au moins 450 millions de doses de vaccin, en mettant notamment 3 milliards de dollars à la disposition du mécanisme COVAX.
Pour faire face aux effets macroéconomiques de la crise de la COVID-19 sur les économies africaines, la déclaration renouvelle le soutien du cadre commun pour le traitement de la dette au-delà de l’initiative de suspension du service de la dette. Un appel est lancé également à des contributions volontaires et ambitieuses, dans le but de canaliser une partie des droits de tirage spéciaux (DTS) récemment alloués de manière à réaliser l’ambition mondiale de réunir au moins 100 milliards de dollars d’aide en matière de liquidités pour les pays qui en ont le plus besoin, dont une grande partie devrait être destinée à l’Afrique.
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Un paquet d’investissements de 150 millions d’euros
Il est question de combattre les flux financiers illicites (FFI) et de coopérer et consolider la capacité stratégique dans la lutte contre différents types de FFI tels que le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, ainsi que ceux liés aux systèmes de gouvernance fiscale et au retour des fonds volés depuis les pays d’origine.
Il est prévu également d’intensifier la coopération scientifique entre les chercheurs afin de développer ensemble les connaissances et de partager les technologies et l’expertise, notamment au moyen d’un programme d’innovation commun de l’UA et de l’UE.
A propos de la prospérité durable, la déclaration annonce un paquet d’investissement Afrique-Europe d’au moins 150 milliards d’euros au service de l’ambition commune pour 2030 et de l’agenda 2063 de l’UA. Ce paquet d’investissements contribuera à la mise en place d’économies plus diversifiées, inclusives, durables et résilientes.
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Lutte contre l’instabilité, l’extrémisme violent et la migration irrégulière
A propos du volet paix et sécurité, la déclaration annonce une coopération renouvelée et renforcée face aux défis communs croissants. Il s’agit de lutter contre l’instabilité, la radicalisation, l’extrémisme violent, en s’attaquant aux causes profondes des conflits et en abordant le cycle dans son ensemble au moyen de l’approche intégrée. La coopération sera également approfondie en matière de formation, de renforcement des capacités et d’équipements adéquats afin d’intensifier les opérations de paix autonomes menées par les forces de défense et de sécurité africaines, y compris au travers de missions et de mesures d’assistance de l’UE.
En matière de migration et de mobilité, il s’agira essentiellement de prévenir la migration irrégulière, de renforcer la coopération contre le trafic de migrants et la traite des êtres humains, de soutenir le renforcement de la gestion des frontières et de parvenir à des améliorations effectives en matière de retour, de réadmission et de réintégration.
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La promotion du multilatéralisme
Les chefs d’État et de gouvernement membres de l’UA et de l’UE s’engagent à œuvrer ensemble à la promotion du multilatéralisme effectif dans le cadre de l’ordre international fondé sur des règles, s’articulant autour des nations unies et d’adopter des positions plus convergentes afin de réduire les inégalités mondiales, de renforcer la solidarité, de promouvoir la coopération internationale, de lutter contre le changement climatique et d’améliorer la fourniture de « biens publics mondiaux ».
Enfin, les participants se sont félicités des discussions fructueuses qui ont eu lieu pendant le sommet, lors des tables rondes consacrées aux thèmes suivants : financement d’une croissance durable et inclusive ; changement climatique et transition énergétique, numérique et transports (connectivité et infrastructures) ; paix, sécurité et gouvernance ; soutien au secteur privé et intégration économique ; éducation, culture et formation professionnelle, migration et mobilité ; agriculture et développement durable ; et système de santé et production de vaccins.
La déclaration finale affirme que le suivi de la mise en œuvre des engagements pris lors de ce sixième sommet UA-UE sera assurée régulièrement par l’intermédiaire des structures existantes, y compris le comité ministériel UA-EU de suivi.