Face à une surpêche industrielle, Lamya Essemlali, cofondatrice de Sea Shepherd France, alerte sur la disparition de la faune marine. Et agit.
Elle était l'une des invitées du festival ELLE Green, ce 25 juin à Paris. Lamya Essemlali, cofondatrice de l'ONG Sea Shepherd France, lutte pour la sauvegarde du vivant dans nos mers. Alors que 44 % des espèces de poissons commercialisées en France sont en voie de disparition, selon l'Ifremer, la militante écologiste dénonce une politique dévastatrice.
LAMYA ESSEMLALI. Oui, car nous avons décimé les nôtres. Rien que dans le golfe de Gascogne, 45 000 kilomètres de filets (l'équivalent du tour de la Terre !) sont posés chaque jour. Rien ne résiste, ne survit. Nous ne pêchons aujourd'hui que 10 % de ce que nous pêchions il y a cent ans ! L'océan est devenu un terrain miné. Et cette destruction massive se fait avec nos impôts : les subventions allouées à la pêche industrielle sont faramineuses.
On pêche encore plus qu'ailleurs dans les zones Natura 2000 ! On y pose des éoliennes alors qu'elles perturbent les mammifères marins… Les dauphins sont victimes eux aussi de cette surpêche (11 300 sont pêchés chaque année, puis rejetés morts à la mer), comme les oiseaux marins, dont 70 % ont été exterminés en se faisant prendre dans des filets. Cette hécatombe en mer, c'est loin, c'est opaque. Des caméras embarquées permettraient de limiter les abus