A quelques jours de la fin de l’année 2022, cette question se pose serieuseusement. Et si c’était au soldat de répondre à la question, il aurait sans nul doute dit « les deux, mon capitaine ».
Quarante mois après son arrivée au pouvoir « catapulté », l’ancien général de division des forces armées mauritaniennes reste jusqu’à ce jour une inconnue à multiples inconnues.
Il y’a quelques jours et pour la première fois, Ould Abdel Aziz l’ancien président déclarait publiquement à Nouadhibou que le choix porté sur Ould Ghazouani pour diriger le pays a été une erreur monumentale. De l’autre coté, même si il ne parle jamais de celui qu’il a remplacé à la tête de l’Etat en 2019, il est évident que si il y’a une chose que le président Ghazouani regrette maintenant, c’est sans doute d’avoir été à un moment de sa vie un ami et un très proche collaborateur de l’ancien président Ould Abdel Aziz.
Aujourd’hui comme on le constate, chacun des deux hommes a fait tâche d’huile sur l’autre. Des tâches d’huile que même tous les détergents essayés ne pourront jamais plus faire partir.
L’année 2022, s’achève donc au moins et de toute évidence sur un point sur lequel Ould El Ghazouani et Ould Abdel Aziz sont d’accords. Ils se détestent mutuellement ce qui signifie que, ce qui au départ semblait n’être qu’un conflit sur la « Référence » du parti (l’UPR), s’est donc terminé en guerre « politiquement » fratricide entre les deux hommes.
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Deux hommes qui se battent à armes inégales.
La bataille fait rage entre les deux hommes. Ould Abdel Aziz se bat au tirs d’obus et de mortiers (accusations) qui font plus de bruit que de dégâts. Et, en face son ennemi juré (Ould Ghazouani) évite de tirer sur son adversaire à bout portant et enterre simplement des mines anti-personnelles sur son chemin ralentissant considérablement sa progression politique et le mouvement de ses troupes de soutien.
Sur le champ de bataille, (un champ « de clans » issus du même clan), les dégâts occasionnés par cette bataille sont considérables. Mais il faut l’avouer c’est bien la faute de Ould Abdel Aziz que ce conflit a eu lieu. Pare ce que Ould Abdel Aziz, s’était laissé tromper par son imagination et par sa folie de grandeur au point de croire que le « marabout » (Ghazouani) qui donnait l’impression de ronfler jouait au rôle de la sentinelle qu’on pouvait relever du tour de garde quand on le voulait.
Ould Abdel Aziz, sait parfaitement que ce n’est pas à cause de son enrichissement illicite qu’un mécanisme avait été mis en place pour l’envoyer derrière les grilles de la cellule qu’il avait lui-même aménagée pour enfermer Senoussi en attendant que les parents de ce dernier et les autorités de son pays (chacun de son côté) versent la rançon exigée pour l’extrader.
Et, il est évident d’ailleurs pour tout le monde et pour chacun de nous que dans ce pays ce n’est pas à cause de son enrichissement illicite et sa fortune démesurée que Ould Abdel Aziz se débat actuellement dans ces difficultés intra-judiciaires. Dans notre pays, l’enrichissement illicite qu’il relève du vol, du détournement des deniers publics ou de la corruption n’est pas un acte réprimable. Et en Mauritanie, tout le monde le sait, ces agissements sont considérés plutôt comme des vertus. Et, jamais ni dans le fond ni dans la forme, l’enrichissement illicite n’avait auparavant à aucun moment suscité autant d’intérêt pour les élus de ce pays avant qu’ils ne décident de faire éclater cette affaire dite « De La Décennie ».
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La justice politique pour juger Aziz ?
C’est bien pourquoi, on peut dire que Ould Abdel Aziz a parfaitement raison de considérer que cette affaire judiciaire baigne bien dans « Lepolitique ». Il s’appuie sur le constat que tout au long du processus, les enquêtes menées (celle de la commission parlementaire et celle de la police des crimes économiques) ont zigzaguées entre les accusés, frappant de plein fouets certains et évitant d’éclabousser d’autres. Et cela s’explique bien. Parce qu’en réalité, cette affaire n’est pas l’affaire de Ould Abdel Aziz uniquement mais bien l’affaire d’une « Coalition Nationale », toujours la même, qui opère au sein d’un « système » invariablement le même lui aussi et dont tous les éléments constitutifs et toutes les composantes sont solidaires et complices pour piller les maigres ressources de l’Etat.
Pour certains mauritaniens, Ghazouani, l’actuel président est lui aussi partie de ce système. Pour d’autres, Ould Ghazouani c’est même un des éléments clés qui en constituent le noyau central. Cette idée est fortement encrée dans le subconscient de la majorité des mauritaniens qu’ils soient maures blancs, qu’ils soient maures noirs ou qu’ils soient noirs des autres composantes ethniques.
Même si Biram Dah Abeid, le descendant d’esclaves qui, depuis qu’il a joué au petit malin et à l’ingrat avec Ould Bouamatou, est devenu un cadavre politique en décomposition avancée a dit que « Ould Abdel Aziz ne valait pas grand-chose mais que Ghazouani ne vaut pas mieux », cela n’influera pas ni négativement ni positivement sur l’idée que les mauritaniens ont de leur président marabout. Parce que simplement Biram Dah Ould Abeid « Limdjember » agonise politiquement et souffre d’insuffisances financières respiratoires aigues et graves. Donc tout ce qu’il fait actuellement pour recoller les morceaux de son popularité d’antan ne lui servira à rien du tout et ne fera plutôt que lui compliquer les choses.
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Ghazouani pris au piège ou pris en otage par le « Système » ?
Mais Ould Ghazouani n’a pas en face de lui que Ould Abdel Aziz et Biram Dah Ould Abeid deux hommes qui sont tous les deux très rôdés dans le « Grand Banditisme Politique ».
Ould Ghazouani a en face de lui ces pauvres mauritaniens, les mêmes. Ces pauvres de naissance, pauvres d’adolescence et pauvres d’âges avancés qui reçoivent tout « de tout » qui sont insatiables et qui n’arrêtent jamais depuis le départ de Ould Daddah du pouvoir, de crier « aux voleurs » en s’adressant à ceux qui leur donnent tout.
Ould Ghazouani a aussi en face de lui ces poulars activistes politiques très puissants qui ne sont jamais satisfaits du tout de tout ce qu’on fait pour eux, parce que lorsqu’on le fait c’est généralement juste pour faire croire qu’on fait quelque chose et, malheureusement, ce peu qu’on fait pour eux, complique toujours plus les choses pour eux.
Ould Ghazouani a en face de lui les harratines. Cette masse importante et influente des électeurs qui avait deux fois de suite propulsé l’ancien Nelson Mandela des Adwabas à la seconde place des élections présidentielles. Si Ghazouani veut arracher à la Mouvance Harratine tous ces électeurs qui se sont détachés du leader de l’IRA, il doit transformer les discours enflammés du charismatique Biram en projets de développements à la base au profit des oubliés des huttes et des cases des Adwabas.
Ould Ghazouani a également devant lui un autre danger, le plus grand. Le danger que représentent tous ces responsables qui ont été nommés à des postes de responsabilités, (généralement issus du système) qui volent au su et au vu de l’Inspection Générale d’Etat sans être inquiétés parce qu’ils trouvent toujours le moyen d’éviter la prison en restituant des miettes de leur butin au trésor public.
Et enfin Ould Ghazouani a devant lui, ceux qui crient à haute voix qu’ils le soutiennent mais qui le laissent face au lynchage médiatique de tous ceux qui croulent sous le poids de la hausse inexorable du prix des denrées de première nécessité. Donc des ennemis de son propre camp qui sont ces importateurs et ces commerçants qui mettent la barre très haute pour que le pouvoir d’achat des pauvres ne puisse jamais atteindre les prix du marché.
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Quand le soldat nous prend pour des cons et des imbéciles.
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Au soldat a qui était posée la question de savoir s’il prenait son supérieur « pour un con ou pour un imbécile », la réponse était bien : « les deux mon capitaine ». D’où peut cette conclusion qu’on peut tirer pour dire que Ghazouani à quelques jours des fêtes de Pâques et de la Saint Sylvestre, est à la fois en baisse de popularité mais aussi en hausse d’impopularité.
Même les toutes dernières augmentations de salaire et du SMIG décidées au plus haut niveau n’y changeront rien. Les mauritaniens sont pour la plupart connus pour leur complicité de génération avec l’ingratitude. Mais les mauritaniens sont surtout connus pour ce « jonglage de cirque » qui leur permet de chanter les louanges de tout président juste le temps qu’il passe au pouvoir avant de le jeter à la poubelle comme ils le font actuellement pour Ould Abdel Aziz. Ould Abdel Aziz qui, en perte de popularité, était parti en France pour faire de la manche auprès des éboueurs des égouts de Paris pour se donner une bouffée d’air de popularité après sa détention dans une haute prison de sécurité non loin de terrains du domaine foncier qu’il avait fait amputer de l’Ecole Nationale de Police et du State Olympique pour qu’elles lui soient vendues à bas coût.
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Un gouvernement atteint par la maladie tsé-tsé ?
Un opposant au président Ghazouani disait dans un vocal largement partagé sur les réseaux sociaux ces jours-ci, que le Marabout ferait mieux de pratiquer son Soufisme chez lui loin du Palais. Ou qu’il ferait mieux d’aller dormir tranquillement au flanc de la montagne qui sépare sa ville natale du grand désert du Tagant.
Ce que Ould El Ghazouani doit savoir cas en tous cas, c’est que, que sa cote de popularité soit en hausse comme le lui font croire ses proches, -(les mêmes proches de Aziz hier)-, ou que sa popularité soit en baisse comme le laissent croire les commentaires sur les réseaux sociaux, son gouvernement actuel n’est tracté que par trois ministères seulement. Le Ministère de l’Economie et du Secteur Productif, le Ministère de l’Habitat et de l’Aménagement du territoire et le Ministère de la Défense Nationale qui sont en pole position dans les activités intenses de développement de leurs secteurs respectifs.
C’est trop peu pour beaucoup de choses à faire. Il faut disait l’autre, que les autres départements ministériels sortent de cette hibernation qui profite à certains hauts fonctionnaires pour faire des fortunes colossales par le biais des cessions de marchés ce qui donne du tournis à une Inspection Générale d’Etat qui hésite à déployer des moyens de dissuasions efficaces contre les voleurs de Caisses de l’Etat parce que simplement ils sont pour la plupart des « intouchables » politiquement.
Pour que sa popularité grimpe au dessus des chiffres actuels, Ould Ghazouani doit revoir la copie de son livre vert « Taahoudatys » qui donne apparemment l’impression d’être rédigé en chinois pour beaucoup de ses proches collaborateurs.
En tous cas tout ce qui se passe actuellement, par constat et par preuves avérées, semble nous ramener à la case de départ. Celle de la décennie passée. Et pour beaucoup d’observateurs le feu vert qui autorise le pillage et le détournement des deniers publics est figé depuis 2019.
C’est peut être une des raisons qui expliquent que la popularité de Ould Ghazouani baisse tout en entrainant une hausse de son impopularité.
Journaliste indépendant