Le procès de l’ancien président mauritanien se poursuit à Nouakchott. Mohamed Ould Abdel Aziz comparaît devant un tribunal criminel pour blanchiment, corruption et enrichissement illicite. Neuf autres personnalités, dont deux anciens Premiers ministres, sont également jugés pour les mêmes chefs d’accusation. Ouvert le 25 janvier, ce procès a connu son premier incident mardi 7 février.
Alors que la bataille juridique était rude jusqu'alors autour de la compétence de la cour, ce mardi 7 février, un avocat qui défend l’État mauritanien a lancé une nouvelle accusation contre l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, qu'il accuse d’avoir essayé de s’attribuer illégalement une parcelle de l’école de police à Nouakchott.
« J'ai cité en exemple la fête qu'il avait fait au directeur général de la sûreté pour l'informer que quelqu'un passera le voir pour lui permettre de disposer d'une partie de l'école de police », a expliqué Me Brahim Ebety.
En réaction, Mohamed Ould Abdel Aziz s’est levé dans le box des accusés pour s’insurger contre ces propos qu'il qualifie de mensongers, grossiers et malveillants. Les avocats de l’ex-chef de l’État ont aussi vivement protesté. Me Ciré Clédor Ly parle d’une sortie malheureuse et prématurée :
« On ne pouvait pas laisser des avocats tenir certains propos en violant les règles de procédure, en traitant le fond du dossier alors que les débats n'ont pas encore commencé, et s'attaquer à la personne du président de la République. »
L’incident a entraîné une suspension de l’audience pendant près de 30 minutes. Les débats ont repris et le président du tribunal a appelé les doyens parmi les avocats à travailler pour la bonne tenue du procès.
RFI