En ce début du mois d’Août, le président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, fraîchement réélu pour un second mandat de 5 ans, aura un nouveau rendez-vous avec l’histoire.
Après un premier mandat laborieux consacré en grande partie à l’assainissement du climat politique et au rétablissement des grands équilibres macro-économiques, le mandat qui commence devrait être celui de la consolidation des acquis et de la redistribution des fruits de la croissance.
En effet, les mauritaniens ont durement ressentis l’impact de la politique d’austérité aggravée par une inflation parfois étouffante qui a eu un impact négatif sur le pouvoir d’achat et sur le panier de la ménagère.
Cette situation a eu un effet boule de neige et s’est traduite par une aggravation du chômage, ce qui a poussé des milliers de demandeurs d’emplois à quitter le pays à la recherche d’horizons plus cléments.
Cette saignée a particulièrement touchée des jeunes dont des diplômés dotés d’une bonne expertise ; un brain drain qui n’est pas dans l’intérêt du pays qui a un besoin cruel en ressources humaines qualifiées.
Ce n’est donc pas un hasard que, conscient du danger que pourrait représenter ce phénomène, le candidat président avait décidé de faire de la jeunesse levier prioritaire de son programme électoral.
Et aujourd’hui qu’il a été élu dès le premier tour avec une avance confortable, le président Ghazouani devrait s’atteler à concrétiser son ambitieux programme.
Rappelons qu’il a promis d’ «engager une réflexion collective sur les contours de la Mauritanie que nous voulons ainsi que sur les moyens de consolider notre État et de renforcer notre démocratie… »
Dans son programme, le président élu avait insisté sur l’identité nationale de la Mauritanie qui « est un État multiculturel, fier de sa diversité féconde, qui a enfanté un pays musulman, à la fois Arabe et Africain. Et chaque Mauritanien est en droit de se réclamer de cet héritage commun.»
Et Ghazouani de souligner que : « Les aspirations à la différence ou à la singularité ne doivent pas nous empêcher de consolider notre pacte national et de chercher à bâtir une société égalitaire, respectueuse de sa diversité et capable de maintenir son harmonie et sa cohésion. »
Par ses mots très forts et sans équivoque, le candidat s’inscrit dans une dynamique d’unité et de cohésion qui à ses yeux est le seul gage de la pérennité de la nation et la seule voie du salut, du développement et du bien-être commun.
A travers un programme qui embrasse tous les domaines de la vie nationale, le président élu a promis de contribuer à « l’édification d’une Nation mauritanienne juste, égalitaire, forte et moderne.»
S’agissant toujours de la jeunesse : « Notre premier défi est de répondre à ses attentes, et à ses aspirations à plus d’épanouissement et d’accomplissement» a-t-il promis.
Et le président a reconnu les erreurs et dit comprendre les frustrations de ceux dont les attentes ont pu être déçues.
Et pour inverser la tendance du chômage dont le taux tourne autour de 12% et qui touche plus les jeunes, le président a réitéré son objectif premier qui est et demeure de juguler le chômage. Il exprime sa détermination à redoubler d’efforts pour engager dans les années qui viennent la bataille du plein emploi.
Il entend entreprendre des reformes fortes pour créer les conditions d’une contribution optimale de la Jeunesse à la croissance économique et au développement du pays.
Les ressources nécessaires seront mobilisées, a-t-il promis et une grande Agence d’inclusion de la Jeunesse sera créée.
Cette agence sera responsable de la capitalisation et de la mise en œuvre des politiques de la Jeunesse et de leur financement.
Il a souligné que les constantes les plus importantes sur lesquelles il travaillera dans le prochain mandat sont « le retour au calme politique, la préservation des libertés publiques et la consolidation de la démocratie par le dialogue et la consultation ».
Il s’est engagé à lancer un dialogue global.
La sécurité sera aussi l’une de ses priorités.
En reconnaissant les erreurs, en tirant les leçons de la gestion de l’Etat au cours de son premier quinquennat et fort de son expérience obtenu dans les arcanes du pouvoir et à l’échelle internationale, le président Ghazouani devrait mieux s’entourer et éviter de retomber dans les mêmes erreurs lors du premier mandat.
A ce sujet il semble avoir déjà bien tranché cette question car il avait déclaré lors de la campagne, qu’il n’y aurait pas de place pour les gabégistes au cours du prochain mandat.
Bakari Gueye